Le parti au pouvoir n’a pas encore désigné ses représentants, notamment ceux de la tête de liste dans chaque circonscription aux prochaines législatives, mais déjà certains n’ont qu’une chose en tête, devenir calife à la place du calife.
A plus de trois mois du scrutin, alors que rien n’est encore décidé au sein du parti TGV, selon les dires de son secrétaire général récemment, Hery Rasoamaroka, certains postulants ont brûlé toutes les étapes tout en prétendant être candidats sous les couleurs du parti au pouvoir. Les uns ne cachent plus leur intention tandis que les autres ont déjà annoncé leur candidature. Depuis quelques jours, des déclarations allant dans ce sens se sont multipliées.
Comme il fallait s’y attendre, cette attitude n’est pas du goût des autres membres de la plateforme soutenant Andry Rajoelina , qui pensent également remplir tous les critères pour représenter le parti lors des législatives et mener la liste. Du coup, ils se livrent une bataille fratricide sur les réseaux et dans les médias et même à travers des manifestations publiques organisées, en guise de démonstration de force.
Ça se bouscule pas mal
Pas plus tard que le week-end dans le district de Fandriana, accompagné de quelques élus locaux, l’ancien ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Soloniaina Andriamanampisoa, a déclaré qu’il va se lancer dans
la course aux législatives. D’ailleurs à ce sujet, il a multiplié les apparitions médiatiques, depuis quelques mois. Pour le moment, le député élu dans ce district, Dina Rakotomalala, n’a pas encore annoncé qu’il ne sera pas candidat. Selon même certaines indiscrétions, ce dernier manifeste aussi son intention de briguer un deuxième mandat et ne compte pas céder facilement sa place.
Même scénario dans le district d’Ambositra où deux sièges sont en jeu qui durant les dernières élections, ont été raflés par des candidats indépendants. Comme l’objectif est de viser la majorité absolue à l’Assemblée nationale, le parti au pouvoir aura ainsi intérêt à reconquérir cette région. Reste à trouver les candidats capables de renverser la vapeur. A ce sujet, la présence d’une des députés élus dans ce district, le Pr Monique Rasoazananera aux côtés d’un membre du gouvernement lors de la descente effectuée par cette dernière dans la localité, suscitait la curiosité. Il semblerait que cette élue aspire à devenir le colistier du candidat désigné par la plateforme pro-pouvoir.
Toujours dans cette localité, l’actuelle ministre de la Population et de la solidarité, Haingo Fomendraza, s’est déplacée récemment à Ambositra, pour recevoir la bénédiction des notables. Pour l’heure, elle n’a pas annoncé la couleur, mais à cette allure, tout porte à croire qu’elle va se présenter aux législatives. A noter qu’avant d’être nommée ministre, Haingo Fomendraza a été la première magistrate de la Commune d’Ambositra, puis gouverneur de l’Amoron’i Mania.
A Fianarantsoa, un duel des prétendants à distance, est également lancé entre Pety Rakotoniaina l’ancien Président de la délégation spéciale (PDS) et le gouverneur actuel, Lova Paupil Razafindrafito. Leur apparition médiatique illustre bien cette lutte fratricide car ils ne mâchent pas leurs mots. Ils se lancent même des piques en public. Pety Rakotoniaina prévoit même d’organiser un meeting politique dans la ville de Fianarantsoa, en fin de semaine.
Tsilaviny Randriamanga