Un point de non-retour

« Des faits nouveaux » ayant trait à l’assassinat, le 11 février 1975, du colonel Richard Ratsimandrava. La révélation émane d’un député dont nous nous réservons le droit de citer nommément. Le temps d’une rencontre avec les médias avant-hier, l’intéressé s’est fait le porte-parole de nombreuses associations se targuant d’être en possession de dossiers non encore révélés publiquement sur le sujet. Sachant alors que l’analyse desdits documents serait susceptible de mener à l’identification des (vrais) instigateurs du meurtre, peut-être bien qu’une réouverture des enquêtes amènerait effectivement à la découverte de la « vraie vérité » sur cet odieux assassinat.
Sauf qu’on n’en est pas encore là et, à moins d’une erreur d’appréciation de notre part, cette affaire a été déjà « classée sans suite » depuis belle lurette. N’empêche que, selon l’élu, l’analyse de ces faits nouveaux pourrait effectivement mener à d’autres faits nouveaux, a priori susceptibles de pister les potentiels instigateurs dont certains, selon une déclaration de feu Didier Ratsiraka de son vivant, seraient encore en vie et par conséquent, mériteraient d’être auditionnés.
Mais encore une fois, identifier et éventuellement « enquêter » ces suspects après 49 ans sans avoir été inquiétés, relèvera à coup sûr d’une gageure. Car d’aucuns ne l’ignorent, les autorités compétentes sont pour l’heure occupées à d’autres urgences que s’atteler sur une affaire déjà classée sans suite. Peut-être bien qu’une fois ces urgences résolues, elles pourraient enfin se pencher sur ces faits nouveaux.
Pour dire donc, que cette sollicitation de réouverture des enquêtes sur l’assassinat du colonel Ratsimandrava après presque un demi-siècle sans résultat concret pourrait, elle aussi, demeurer dans le domaine des affaires classées sans suite, en dépit de son importance. Et même si cela devait se produire, les résultats sont, sans être alarmiste, prévisibles à l’avance, un point de non-retour.

Rakoto

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