La demande de réouverture de l’enquête sur l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava qui s’est déroulé le 11 février 1975 a
certainement fait un
« buzz » tellement personne n’y pensait plus. Qu’on le veuille ou non, l’annonce a atteint l’effet voulu.
Qu’on ait justifié cette demande sur l’existence de « faits nouveaux » ne signifie pas automatiquement qu’on va rouvrir ce dossier qui a retenu toute l’attention de la Nation dans son temps mais dont le procès, il faut le reconnaître, s’est terminé en queue de poisson.
Ce n’est pas tellement le fond de la demande qui interpelle mais la question de savoir pourquoi maintenant ? C’est-à-dire, près d’un demi-siècle que les faits se soient déroulés. On peut dire que beaucoup d’eau a déjà coulé sous le pont. Le fait est
là : C’est un véritable coup médiatique ! Il
fallait y penser.
En effet, on ne peut pas séparer cette annonce à la conjoncture politique. D’aucuns ignorent que nous nous trouvons actuellement dans une période de pré-campagne électorale. Les législatives vont avoir lieu d’ici peu. Et tous les candidats potentiels ont tous intérêt à montrer qu’ils sont là.
En particulier, les députés-candidats, c’est-à-dire, ceux qui veulent succéder à eux-mêmes doivent surtout ne pas se faire oublier et laisser la place aux nouveaux candidats aux dents longues. Il est certain que beaucoup de candidats vont se bousculer au portillon malgré le montant élevé de la caution.
Les députés qui se représentent encore pour un nouveau mandat possèdent certes un léger avantage par rapport aux autres candidats. Tout d’abord, ils sont déjà sur place depuis 5 bonnes années et ont eu la possibilité de se faire des alliés de poids depuis tout ce temps.
Cependant, c’est également une arme à double tranchants dans le cas de figure où l’élu local n’a pas satisfait l’électorat qu’il a représenté au niveau de l’Assemblée nationale. Alors, il pourra être évincé car les électeurs chercheront à le remplacer par une nouvelle tête.
Il est erroné de croire que le montant élevé de la caution sera suffisamment dissuasif pour limiter le nombre de candidats. Les énormes avantages dont bénéficient les députés sont suffisamment alléchants pour inciter de nombreux candidats à faire quelques sacrifices.
On peut s’attendre à ce que ces législatives soient « animées ». Chaque candidat cherchera à se faire valoir par tous les moyens et par la même occasion, dénigrer les adversaires potentiels. C’est de bonne guerre ! Les « coups » pleuvront de tous les côtés, qu’il s’agisse de coups bas ou portés à la régulière. Dans ce type d’élection, tous les coups sont permis.
Aimé Andrianina