Rendre à la langue maternelle ses lettres de noblesse, ne devrait pas être de vaines paroles, en ces temps où sa pratique ou même son apprentissage ne semble plus s’imposer à chacun. Sans conteste, il est indispensable au développement de l’enfant d’apprendre plusieurs langues en plus de sa langue maternelle, mais la réalité en est tout autre à Madagascar.
Le malgache, également la langue nationale et officielle, d’après la disposition de l’article 4 de la Constitution de 2010, perd de sa valeur de vecteur familial, social et culturel. Nombreux parents malgaches préfèrent scolariser leurs enfants dans des établissements scolaires privés où l’enseignement est entièrement fait en langue française.
Force est de constater que la langue maternelle est évincée par la langue étrangère dans le programme scolaire. Certains enfants malgaches parlent le français mieux que le malgache. Ils maîtrisent mieux les vocabulaires et la grammaire français au détriment de l’usage de la langue maternelle.
Et afin de se familiariser les enfants avec la prononciation et s’exprimer couramment en français, il est même interdit dans certaines écoles de parler en malgache. Alors que plusieurs études ont rapporté que les enfants apprennent mieux dans leur langue maternelle.
On a comme l’impression que la langue malgache est en train de disparaître, laissant place à ce mélange de langage sans structure ni originalité. Il suffit d’écouter les paroles de certaines chansons pour s’en rendre compte, sans parler des commentaires en malgaches avec des phrases maladroites, parfois incompréhensibles sur les réseaux sociaux.
A l’instar des autres pays du monde, Madagascar a célébré la Journée internationale de la langue maternelle, le 21 février. Divers événements rappelant l’importance de la langue maternelle dans l’éducation, la culture, la société… ont marqué cette journée. On n’a pas intérêt à perdre notre langue…
Tsilaviny Randriamanga