Traite des personnes: un Malgache et deux Guinéens incarcérés

Une opération contre la traite des personnes et le recrutement illicite vers l’île Maurice, a conduit à l’arrestation de deux ressortissants guinéens âgés de 37 et 38 ans, ainsi qu’un Malgache de 33 ans, dans le quartier des 67 Ha il y a quelques jours. Ces suspects sont actuellement détenus à la maison de force de Tsiafahy.

Une Malgache envoyée en début d’année à l’île Maurice pour un travail, avait demandé de retourner à Madagascar après avoir constaté que les conditions de travail ne correspondaient pas à ce qui avait été convenu. Après avoir effectué neuf jours de travail dans un hôtel en tant que femme de chambre et croupière, elle a déposé sa démission mais n’a pas reçu son salaire pour pouvoir rentrer.
Elle a alors contacté les Guinéens responsables de l’agence qui l’avait envoyée. Cependant, l’un d’eux aurait abusé d’elle après lui avoir administré un somnifère pour l’endormir. Les ressortissants malgaches sur l’île ont par la suite aidé la victime à rentrer à Madagascar.
Une autre postulante, en apprenant de cet incident, a exigé aux Guinéens de lui restituer la somme de 4 mil­lions d’ariary qu’elle avait payée à l’agence pour être recrutée. Cependant, cette somme n’a été que partiellement restituée. Les victimes ont porté plainte début février, ce qui a déclenché une enquête menée par
l’équipe du Service central des enquêtes spécialisées et de la lutte contre les fraudes documentaires (SCESLCFD) à Anosy.

Poste proposé différent de celui de l’annonce
D’après les éléments de l’enquête, les victimes, âgées de 28 et 30 ans, avaient répondu, en décembre, à une offre d’emploi proposée par l’agence dirigée par les Guinéens. Elles se sont rendues au siège de l’agence à Tsiazotafo. Cette agence prétendait recruter des caissières pour Maurice.
Après des entretiens et pour finaliser le contrat et les paperasses, l’agence a exigé une somme de 4 millions d’ariary à chacune des postulantes qui ont payé sans se douter de quoi que se soit. L’un des Guinéens a emmené à l’île Maurice l’une des deux femmes. C’est ainsi qu’elle a découvert la supercherie. Il a également été révélé que cette agence a déjà effectué des recrutements illicites dans le passé. Elle aurait envoyé cinq autres femmes malgaches à Maurice sous de fausses promesses.
En réalité, l’agence an­nonce des emplois différents de ceux qui sont réellement proposés. Une fois sur place, les travailleurs se voient assigner des tâches bien éloignées de celles pour lesquelles ils avaient été engagés, allant jusqu’à des travaux de femme de ménage ou de maçonnerie.

Felana Michelle

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