A qui le tour ?

Le recrutement par voie d’appel à candidatures comme cela s’est fait pour les ministres et les secrétaires d’Etat, semble apparemment trouver des émules. Aujourd’hui, c’est le ministère de la Jeu­nesse et des sports qui suit la voie via le lancement d’un appel à candidatures pour les postes de Directeurs régionaux de la Jeunesse et des sports.
Ceux-ci vont assurer le pilotage et la coor­dination des activités ministérielles au niveau des régions. Ils seront chargés de la mise
en œuvre concrète à l’échelon régional, dans les sous-secteurs de la Jeunesse et des sports des trois piliers de la Politique Générale de l’Etat (PGE).
Bien évidemment, de nombreux critères (profil et qualifications requises) sont mis en place afin de pouvoir sélectionner le candidat idéal. Toutefois, certains semblent erronés. Entre autres, on peut citer la résidence et l’expérience de la région où le candidat postule.
On veut bien croire que, qui mieux qu’un originaire de la région est à même de mieux con­naître les réalités d’une région déterminée ? Mais un individu lambda n’est pas obligé de résider dans la région d’où il vient. Pour une raison ou une autre (affec­tation, obligations professionnelles…), il peut se retrouver à l’antipode de cette région d’origine.
Face à cette méthode de recrutement, une ques­tion se pose toujours quant à la responsabilité finale si jamais le candidat retenu ne donnait pas entière satisfaction. On croit bien que, tout comme les ministres, les secrétaires d’Etat et les chefs régionaux seront dans l’obligation de dé­missionner s’ils ont failli à leur mission respec­tive.
Qui sera finalement responsable de ce mauvais choix ? L’organisme ou le comité qui était chargé de dépouiller et trier toutes les candidatures ou bien celui qui
en dernière instance a choisi ses collaborateurs dans un « short list » ? Il serait inconcevable que tout le monde s’en lave les mains.
Quoi qu’il en soit, il va de soi que ce mode de recrutement va occasionner un autre phénomène : beaucoup de personnes malintentionnées vont en profiter pour réaliser une arnaque en promettant de pouvoir intercéder en leur faveur pour obtenir un poste, contre des monnaies bien trébuchantes, bien sûr.
C’est le type d’escroquerie qui marche toujours en pareille circonstance. Malheur à tous ceux qui se font embobiner. Et il y en a toujours beaucoup. Mais la promesse d’un tel poste, des fois, inhibe toute capacité de discernement et on se fait facilement avoir.
Apparemment, le mo­de de recrutement par appel à candidatures semble devenir la tendance actuelle au sein de l’administration publi­que. Est-ce le bon sys­tème ? Nul ne pourra y répondre à l’avance. Tout ce qu’on peut espérer c’est qu’il puisse donner les résultats escomptés. A qui le prochain tour ?

Aimé Andrianina

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