Rester vigilants

Saisie record de 64 kg de cocaïne par la police. Cette drogue a été découverte à Toa­ma­sina. Il ne s’agit plus du petit trafic de quartier. Là, on entre dans la cour des grands. En effet, la valeur marchande de la prise est estimée à peu près à
20 milliards d’ariary. Une très belle somme.
Le fait que la drogue a été découverte par des policiers et non des douaniers signifie qu’ elle est déjà entrée dans le territoire national. Et on ne sait pas si d’autres quantités de drogue ont déjà quitté l’entrepôt où on l’a trouvée. La poursuite de l’enquête permettra, peut-être plus tard, de sa­voir la quantité totale introduite.
Il est fort probable que d’autres quantités soient déjà sorties car auparavant, à Antana­narivo, on a procédé à l’arrestation d’une personne en possession de 400 grammes de cocaïne. S’agit-il de la même
marchandise ? Le cas échéant, cela veut dire qu’il existe un véritable réseau de trafic de drogue dure à Madagascar et qui est bien organisée.
Maintenant, la prin­cipale question est de savoir si Madagascar
est la destination finale de cette drogue ou un simple point de transit. Quoi qu’il en soit, on sait déjà que la zone de
l’océan Indien est une plaque tournante du trafic de drogue dure à
l’échelle internationale. Il n’y a pas longtemps, une importante quantité de drogue a été découverte au large de l’île Maurice.
S’agit-il du même réseau ? Si la réponse est oui, nous avons tout à craindre. Effectivement, cela signifierait que cri­me organisé est installée dans la région. Et chaque pays isolé ne peut prétendre lutter seul contre une telle or­ganisation. Il faut collaborer avec les organisations internationales qui luttent contre le crime organisé.
Seules ces dernières sont assez puissantes pour mener une lutte contre les organisations criminelles internationales. Et si nous ne réagissons pas dès maintenant, bientôt la quantité de drogue qui entrera ou transitera par Mada­gascar sera multiplié par 10, voire plus. La quantité qui a été découverte ne représente pour ces trafiquants qu’une infime partie du volume de leur transaction globale.
C’est un marché illégal mais très lucratif. Le gramme de cocaïne se vendrait aux alentours de 300.000 ariary sur la place. Mais le trafic de drogue ne marche pas tout seul. Généralement, il a des ramifications avec d’autres activités toutes autant prohibées et criminelles mais très dangereuses. Générale­ment, il a des ramifications avec tous les trafics possibles, la prostitution forcée, le trafic de personnes ainsi que le blanchiment d’argent. Pour toutes ces raisons, il faut être réactif et surtout rester vigilants.

Aimé Andrianina

Partager sur: