Après Amnesty International, c’est au tour de l’Union européenne de désapprouver la loi autorisant la castration chirurgicale aux violeurs d’enfants, afin de respecter les traités internationaux ratifiés par Madagascar concernant les droits humains. Mais le gouvernement y voit d’un autre œil.
«Procéder à la castration chimique ou chirurgicale, ce qui constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant, à titre de châtiment contre les personnes reconnues coupables de viols sur mineurs n’est pas compatibles avec les dispositions constitutionnelles malgaches contre la torture et les mauvais traitements, pas plus qu’avec les normes régionales et internationales relatives aux droits humains», a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Est et australe, au début du mois de février, dans un communiqué.
Et pas plus tard que le 26 février, Isabelle Delattre Burger, ambassadrice et Chef de la Délégation de l’Union européenne à Madagascar, en a rajouté une couche, «Je ne pense pas que la castration chimique ou la castration tout court soit une solution dissuasive pour les violeurs….la castration, est contraire de la constitution même de Madagascar».
L’Etat malgache persiste et signe
Et, les réponses de la ministre de la Justice ne se font pas attendre. «Madagascar est un pays souverain», a indiqué la ministre de la Justice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, lundi à Faravohitra, comme le stipule l’article premier de la Constitution.
«D’ailleurs, il faut noter que nous ne sommes pas le premier pays à appliquer la castration», a-t-elle souligné. D’ailleurs, le ministre de l’Enseignement supérieur a également soutenu ces propos tout en soulignant le droit des victimes si les organismes internationaux argumentent sur les droits humains.
A noter que la Haute cour constitutionnelle (HCC) a émis des réserves concernant les nouvelles dispositions du Code pénal relatives aux viols sur mineurs. A citer, la publication d’un décret d’application concernant les modalités sur la castration chirurgicale des coupables.
«Nous sommes en pleine élaboration de ce texte», a indiqué la ministre de la Justice, soulignant au passage que des équipes au sein du ministère de la Justice et celui de la Santé publique, sont déjà à pied d’œuvre à ce sujet. «Après la décision de la HCC, une commission de réforme du système pénal est en place pour élaborer un décret d’application avant la promulgation», a-t-elle conclu.
T.N