Homophonie

Cent, sans, sang, son… Soit des homophones qui de prime abord, n’ont rien à voir entre eux étymologiquement parlant. Cependant, en ces temps où l’inflation galopante impacte sérieusement le quotidien des gens, chaque mot fait valoir son pesant de signification.
Cent (100). Le terme s’adresse exceptionnellement à tous les membres du gouvernement de ce second mandat du président Andry Rajoelina, lesquels sont alors tenus de fournir des résultats probants dans un délai de 100 jours, sous peine d’être remerciés. Mais justement, il n’y a pas que les concernés qui en soient engagés, sachant que tous les observateurs de la vie politique sans exception ont les yeux rivés sur eux. Situation similaire d’ailleurs pour l’instigateur de la prescription, le président de la République lui-même dont la décision qu’il va prendre une fois ce délai passé, est très attendue…
Sans (préposition qui exprime l’absence, le manque, la privation ou l’exclusion). Le fait d’évoquer une inflation galopante amène systématiquement à faire allusion à tout ce qui manque aux gens. Le manque d’argent en particulier, fait que bon nombre de gens, sans ressource, n’ont même plus les moyens de s’offrir le minimum de leurs besoins au quotidien.
Sang (liquide biologique rouge qui irrigue tous les tissus de l’organisme, y apportant les éléments nutritifs et l’oxygène, et y recueillant les déchets). Bref, le liquide qui maintient la vie, et le fait de le perdre pour les créatures qui en disposent, c’est la mort assurée. Pourtant, ces derniers temps, verser le sang est devenu une circonstance presque banale pour certains, du moment que cela peut leur fournir ce qui leur manque et ce, sans se soucier de l’expression lourde de signification, « tremper les mains dans le sang ».
Son (dans le sens de sensation auditive engendrée par une onde acoustique). Une notion qui n’aurait peut-être rien à voir avec l’inflation, sinon peu. A titre d’exemple, en étant privé de courant électrique faute de n’avoir pu régler à temps les factures de la Jirama, certains ne peuvent plus écouter la radio ou voir la télévision bref, des « sans son ».

Rakoto

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