Mercredi des idées en goguette: Sale temps pour les habitués des laisser-aller

Une vaste opération de recensement des agents de l’Etat. A priori, c’est le paradoxe dans le contexte actuel. Une grande partie des pays en développement ne disposent pas du nombre exact de leurs agents. Ces derniers temps, c’est le branle-bas de combat au niveau de l’administration publi­que dans le cadre du processus de remplissage d’un formulaire comprenant des questionnaires pour cha­que individu. Tout le monde s’y met et même les éternels absents re­viennent dans leur bu­reau. Il faut re­connaître qu’une grande partie d’entre eux ne brillent pas par leur professionnalisme. Il suffit de jeter un coup d’œil à la réaction des internautes sur les réseaux so­ciaux pour comprendre l’état des agents de l’Etat, entre ceux qui arrivent très tard au bu­reau et ceux qui partent très tôt.
Certains d’entre eux, c’est-à-dire les fonctionnaires censés être payés par l’argent public, ne sont répertoriés nulle part. D’autres désertent leur bureau à longueur de journée. Il s’agit de ceux qu’on appelle communément des fonctionnaires fantômes. Depuis des an­nées, la chasse à ces derniers ne cesse de s’amplifier, allant des menaces à des coupures de solde, en passant par la radiation. Des avancées ont été con­s­tatées depuis l’utilisation du logiciel « Augu­re » ou « Applica­tion uni­que pour la gestion uni­forme des ressources rumaines de l’Etat » mais il y en a ceux qui arrivent toujours à passer entre les mailles du filet.
Dans cette optique,
l’initiative du gouvernement peut être louable, sans pour autant donner carte blanche à ses ini­tiateurs. Il est en tout cas intéressant de constater que tous les agents de l’Etat, qu’ils soient sur le terrain ou dans leurs bureaux, sont concernés par cette initiative. Ce­pendant, il existe aussi des paramètres à prendre en compte. Il ne suffit pas de recenser et d’évaluer.
Il faut également sévir lorsque la situation l’exige. Il est patent de constater que, ces temps-ci, des notes issues des réunions stratégiques au sein des institutions étatiques arrivent jusqu’au niveau des réseaux sociaux. Sans parler des discussions entre des gens censés détenir des postes à responsabilités. Et pourtant, le code de déontologie est clair sur ce point. Sur le fait que l’agent de l’Etat est tenu au secret professionnel en tant que dépositaire de renseignements ou informations concernant les usagers.
A cela s’ajoutent ceux qui ignorent tout simplement le principe de la neutralité de l’administration. C’est donc toute une panoplie de tares à remédier. Au-delà des capacités à assumer correctement la responsabilité, et qui nécessitent de la formation, il faudra aussi que les responsables pensent à former, en aval, les agents qui arrivent et qui n’ont probablement pas été informés, en amont, de l’implication de leur entrée au niveau de l’administration publique.
Du reste, il faudrait également penser aux traitements égalitaires des agents de l’administration. Il s’agit du fameux alignement des grilles indiciaires des fonctionnaires. Voilà une initiative qui pourrait ne pas plaire à tout le monde mais qui pourrait probablement changer les comportements de la majorité d’entre eux. Il s’agit en effet d’une revendication vieille comme le monde au niveau des syndicats mais qui n’a jamais abouti, jusqu’ici.

Rakoto

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