Chef de l’opposition à Tsimbazaza: bataille rangée entre deux plateformes antagonistes

Maintenant, tout est clair. Beaucoup aspirent à devenir chef de l’opposition, une fois élus députés à l’Assemblée nationale. C’est pourquoi, ils ne sont plus sur la même longueur d’onde au point que chacun va de son côté et est prêt même à livrer une bataille fratricide pour conquérir le chef de file de l’opposition dans l’hémicycle.

Au sein des partis d’opposition en ordre dis­persé et scindés en deux blocs en mal de reconnaissance, la pomme de discorde atteint son paroxysme. Et il ne faut pas se demander pourquoi ils plongent dans un panier de crabes. La place du chef des opposants au sein de l’Assemblée nationale, est tant convoitée que faire un choix commun relève de l’utopie. Incapable de s’entendre, le collectif en crise de leadership, a éclaté en morceaux à l’approche des élections législatives. Pour rappel, la Loi sur l’opposition, modifiée en 2021 stipule que le chef de l’opposition doit être choisi parmi les députés élus au sein du groupe parlementaire de l’opposition.

Deux groupes parlementaires

Avec deux plateformes devenues rivales, on pourrait s’attendre à voir deux groupes parlementaires d’ «opposition» à Tsimba­zaza, à condition que chacune d’elles réussisse à faire élire au moins 8 députés, selon le règlement intérieur de la chambre Basse en la matière. Un cas pareil s’est déjà produit en 2016 avec les groupes parlementaires Mala­gasy miara-miainga (MMM) et Tiako i Madagasikara (Tim) qui ont tous réclamé leur statut d’opposition.
Dans le cas actuel, le premier groupe sera constitué des élus du Kolektifa ho an’ ny Malagasy, composé entre autres, des partis MTS, MMM, ARB, FMI Malagasy, ou en­core du FTT de Tahina Raza­finjoelina. L’autre groupe sera composé des élus du Firaisankinan’ny Malagasy composé notamment du parti Tim, du Hery vaovao ho an’i Madagasikara (HVM), du Pro-Siteny, du Tsara Taha­fina ou encore de l’Antoko politika madio (APM).
Faisant partie de la plateforme Firaisankinan’ny malagasy, le député élu dans le district de Toliara I, Siteny Randrianasoloniaiko qui a terminé deuxième lors de la dernière élection présidentielle, n’a pas caché ses ambitions de devenir chef de l’opposition à l’Assemblée nationale, hier à Ivandry.
« Je suis toujours député en exercice. Néanmoins, on va me confier un grand poste à res­ponsabilité après les prochaines législatives. Or, je ne pourrais accéder à ce poste sans passer par cette voie », a indiqué Siteny Randrianasoloniaiko.

Poids politique

Sur un ton confiant, l’élu de Toliara a affirmé que la plateforme Firaisan-kinan’ny Malagasy aurait plus de poids politique. En témoigne, selon ses dires, la présence des partis des deux anciens présidents de la République, en son sein.
De son côté, le groupe Ko­lektifa an’ny Malagasy pourrait aussi revendiquer cette place de chef de l’opposition. A noter qu’en 2016, le MMM a déjà fait une démarche allant dans ce sens au­près de la Haute cour constitutionnelle (HCC). Etant le parti disposant actuellement d’un certain poids politique au sein de ce groupe, il n’est donc pas à écarter que la plateforme va proposer un élu issu de ce parti pour être le chef de file de l’opposition.
Dans tout le cas, l’ancien Président Marc Ravaloma­nana ne participe pas à cette bataille, sauf s’il décide de se porter candidat aux prochaines législatives.

Tsilaviny Randriamanga

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