Manipulateurs des dates !

Un compromis fragile vient de voler en éclats au moment où les choses semblent rentrées dans l’ordre. Il y a de quoi y perdre son latin et de s’interroger si trouver ou déterminer une date de célébration du nouvel an malgache, convenant à tout le monde, est difficile et complexe, source de profond désaccord entre les vieux de la vieille. On dirait que c’est le cas.
Le débat sur le calendrier de célébration du nouvel an malgache, n’est pas prês de s’éteindre. Au contraire, la con­troverse va prendre de l’ampleur, après que l’association Zanadranavalona Anosimanjaka ou les descendants de Ranavalona, sans avoir été consultée au préalable, selon elle, a décidé de claquer la porte du comité d’organisation qui a déjà fixé deux dates de célébration, le 11 mars et le 3 septembre, placées sous le signe de la solidarité. C’est une manière de manifester sa désapprobation et son opposition formelle à ce consensus qui en fait, n’en est pas un.
Et comme il fallait s’y attendre, les Zanadranavalona maintiennent leur calendrier dédié à la célébration du nouvel an Merina du 9 au 11 avril, à Anosimanjaka, une tradition perpétuée depuis 449 ans.
On n’en revient pas. Madagascar est le seul pays au monde où à chacun sa date de célébration du nouvel an propre aux traditions de son peuple. Chacun y va de son interprétation des astres et ne se cesse de remettre en question les propositions émises à tel point que les fondements sont ébranlés. Et voilà ce qui arrive quand tout le monde a la prétention d’avoir la science infuse, laissant la population sans repères historiques dans un contexte où les us et cou­tumes se perdent.
En tout cas, cette prise de position des Zanadranavalona, relance la polémique autour de la date de célébration du nouvel an malgache. Des décennies de controverses à n’en plus finir qui vont encore traverser les temps et semer la confusion dans les esprits des Malgaches devenus de simples spectateurs de leur propre tradition ancestrale. Et, cela ne date pas d’hier.

JR.

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