Détournement de fonds, abus de fonction, faux et usage de faux, favoritisme, tels sont les charges qui pèsent sur deux hauts responsables auprès de la Jirama et d’un fournisseur complice, placés sous mandat de dépôt depuis vendredi à Antanimora.
L’affaire concerne l’acquisition illégale de groupes électrogènes nécessaires pour la bonne marché des activités de la Jirama. Au total, 15 personnes ont été soupçonnées, mais 3 seulement sont mises en détention provisoire. Les 12 autres ont obtenu une liberté provisoire en attendant le procès, après avoir été déférées au Pôle anti-corruption (Pac), vendredi. Il s’agit alors du coordonnateur des régions de la Jirama, d’un membre du Conseil d’administration et d’un fournisseur soupçonné complice dans l’affaire.
Le dossier a été pris en charge par le Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco) alors avisé d’une dénonciation de détournement de deniers publics sur l’acquisition de groupes électrogènes devant être utilisés dans les districts de Manja et d’Ambovombe. Après ses enquêtes, le Bianco a décelé des infractions.
Une stratégie bien rodée
« La stratégie illégale mise en œuvre consiste à déclencher une procédure d’urgence d’acquisition de groupes électrogènes pour la bonne marche des stations de la Jirama, au mépris total des prescriptions du code des marchés publics », a indiqué le Bianco dans son communiqué.
En effet, aucune procédure n’a été respectée étant donné que « les marchés en question sont octroyés à une société complice qui ne figure même pas dans la liste des fournisseurs consultés et qui n’est pas qualifiée à la prestation envisagée », a précisé le Bianco.
Une demande de prix est alors lancée par un responsable de l’approvisionnement de la Jirama, qui a été validée par un autre responsable pour un achat d’urgence. Une société est alors sélectionnée pour exécuter le marché, sauf que celle-ci a d’abord pris soin de surfacturer les prix qui ont atteint des sommes exorbitantes. Par la suite, cette société achète les groupes auprès d’une entreprise spécialisée de la capitale, au prix normal.
A noter que le Bianco a récemment signé avec la Jirama une convention stipulant que les affaires illégales qui lui seront rapportées « seront traitées dans les règles de l’art en vue du redressement de la situation et mettre fin à la gabegie ». Le Bianco suivra le dossier de près en attendant le procès dont la date n’a pas encore été déterminée.
T.N