C’est le principal message lancé récemment par le Bureau de la lutte contre la corruption après avoir révélé deux grosses prises portant sur d’importants faits de corruption. Il s’agit d’abord de l’affaire de détournement de fonds publics, d’abus de fonction et de favoritisme portés à l’encontre des hauts responsables au sein de la Compagnie d’eau et d’électricité, dont un membre du Conseil d’administration. Et pas de n’importe qui. Il s’agit du représentant de la société civile, censé, a priori, donner plus de gage de probité et de crédibilité à la compagnie, d’autant plus que cette personnalité milite pour le droit des…consommateurs. Un paradoxe ? Pas forcément, lorsqu’on sait que l’habit ne fait pas le moine, comme le dit l’adage. En tout cas, les principaux concernés vont risquer dans cette affaire, étant donné que l’Etat ne fait plus, à priori, preuve d’inertie dans ce genre d’affaires.
La seconde affaire concerne un cas de détournement des véhicules mis à la disposition auprès d’une direction au sein du ministère de la Santé publique, à la suite d’une donation en provenance de l’Organisation mondiale de la santé. Selon le bureau anticorruption, des investigations ont en effet permis de découvrir toute une manœuvre de détournement des biens publics savamment bien orchestrée impliquant un ancien responsable au sein dudit ministère, un propriétaire de
garage privé et un facilitateur spécialiste du dépouillement de l’Etat. Il faut reconnaître que le détournement des véhicules administratifs ne date pas d’aujourd’hui. D’anciens responsables ont profité du manquement de certains d’entre eux pour accaparer des biens publics. Cependant, les langues commencent à se délier et il semble plus difficile de se cacher derrière les postes à responsabilités.
En tout cas, le message est lancé, l’Etat n’est pas une vache à lait et gare à ceux qui osent encore contredire cet avertissement. Ces temps-ci, les chemins qui mènent vers les maisons carcérales semblent plus ouverts que jamais.
Rakoto