Engagez-vous dans la vie politique. C’est le message fort lancé par le président de la République, Andry Rajoelina, à l’endroit des femmes malgaches, hier à Toamasina, hôte de la célébration de la journée internationale des droits des femmes.
Depuis son arrivée au pouvoir, Andry Rajoelina a toujours favorisé l’accès des femmes aux postes à responsabilité que ce soit au sein du gouvernement ou dans d’autres directions. Et une fois de plus, il a saisi la célébration du 8 mars, pour appeler les femmes à s’engager politiquement, en leur incitant à participer aux prochaines élections, en l’occurrence les législatives. Les femmes ont un rôle clé à jouer dans la vie politique, selon ses dires.
« Les élections législatives auront bientôt lieu. C’est pourquoi, j’invite les partis politiques à privilégier la candidature féminine et aux femmes de se porter candidates pour représenter la gent féminine à l’Assemblée nationale », a lancé Andry Rajoelina.
Elaboration des textes
La lutte pour les droits des femmes, est un combat de longue haleine. Pour dire que leur présence massive à l’Assemblée nationale va complètement changer la donne et renforcer leurs capacités de femmes parlementaires pour un plaidoyer effectif et actif sur l’égalité de genre, en élaborant et adoptant un projet de loi allant dans ce sens.
Et Andry Rajoelina de souligner, « la nomination des femmes en tant que membres du gouvernement ou du cabinet de la Présidente, a toujours été priorisée. 90% des directeurs au sein de la présidence de la République, sont des femmes ». « Les femmes qui disposent de compétences et possèdent toutes les qualifications requises pour un poste, ont la place qu’elles méritent. Je préfère valider la candidature féminine », a poursuivi Andry Rajoelina.
Faible participation
Avant toute chose, les femmes qui veulent s’engager en politique, devraient prendre part au processus électoral en s’inscrivant dans la liste électorale, l’une des conditions requises pour pouvoir se porter candidates aux élections. Dans son allocution, le locataire d’Iavoloha, a invité les femmes à vérifier leurs noms dans la liste électorale, conformément au délai de 20 jours prescrit par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Pour sa part, le coordonnateur résident des Nations unies à Madagascar, Issa Sanogo, a souligné qu’il reste encore beaucoup à faire pour parvenir à l’égalité des genres en politique.
« Il reste encore des efforts à faire, pour évoluer vers l’atteinte de l’égalité des genres. Il s’agit notamment de la participation effective et égale des femmes dans les activités politiques, sociales et économiques, afin de renforcer leur autonomisation. Il s’agit aussi de la représentation des femmes dans les instances décisionnelles. Des efforts dans l’application du cadre légal et législatif en lien avec les droits des femmes et des filles, et des institutions en charge de leur application », a déclaré Issa Sanogo.
D’ailleurs, la participation des femmes à la vie politique, reste encore très faible dans la Grande île. Lors des dernières élections législatives en 2019, sur les 1.111 candidats recensés dans tout le pays, seulement 153 étaient des femmes, soit 13,77% en terme de taux de représentativité. Concernant l’élection présidentielle, aucune femme n’a été candidate en 2023 et seules 4 femmes se sont présentées parmi 32 prétendants en lice en 2018.
Tsilaviny Randriamanga