Accaparement de terrain: l’Etat prêt à en découdre avec les réseaux mafieux

L’Etat entend mettre fin une bonne fois pour toute aux accaparements de terrain dans le pays. Dans son discours à Toamasina, le président Andry Rajoelina a encore souligné hier sa volonté de poursuivre cette tâche : restituer à la population les terrains qui ont été détournés au profit de certains individus corrompus. C’est à Toamasina que le président de la République a lancé cette lutte
contre les réseaux mafieux à l’origine de ce fléau.

«Un rapport m’est par­venu comme quoi de nombreuses personnes ont été dépossédées de leur terrain. J’ai donc porté le sujet en Conseil des ministres et donné une consigne pour que tous les terrains acquis de manière illicite, et au profit d’une minorité, soient restitués à la population », a déclaré Andry Rajoelina.

Distribution de titres
Pour Toamasina, c’est un terrain de 174 hectares se trouvant à Ambalamanasy qui fait l’objet d’un litige entre la population et d’un individu qui s’en est approprié. La consigne du chef de l’Etat a été clair : le terrain doit revenir aux habitants qui l’ont mis en valeur durant des années. Ces derniers ont ainsi obtenu des titres et des certificats fonciers.
Cette sécurisation foncière entre également dans le cadre de l’objectif fixé par l’Etat de distribuer 2 millions de certificats fonciers à moins de 10 millions de Malgaches, soit plus de 30 % de la population.

Restitution
Lors de son allocution, le ministre de la Décentralisa­tion et de l’aménagement du territoire, Naina Andriantsi­to­haina, a indiqué que des dispositions ont été déjà prises à l’encontre des personnes impliquées dans cet ac­caparement de terrain à Toa­masina. Ainsi, les personnes qui occupent illicitement ce terrain y seront délogées au profit de ceux qui l’ont aménagé. Le terrain a été ainsi restitué à l’Etat malgache qui l’a remis aux habitants à travers l’opération de distribution de titres fonciers.
En outre, des mesures sont également prises contre les réseaux mafieux qui s’accaparent illicitement de terres, en vue de restituer ses biens à la population à travers le projet Croissance agri­cole et de sécurisation foncière (Casef). Rien qu’à Toa­masina, 50 communes ont déjà bénéficié de ces titres fonciers. Le district de Toa­masina II, où se trouve Am­balamanasy, 6.987 certificats fonciers ont été distribués. Des milliers d’autres habitants du même district de­vront bénéficier de ces certificats fonciers.

Tsilaviny Randriamanga

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