Nifin’Akanga: « Le divorce est aussi un droit »

Lors d’une conférence-débat organisée vendredi à Ankatso par le mouvement féministe
« Nifin’Akanga », luttant exclusivement contre toutes formes de violences faites aux femmes et pour leurs droits, il a été fortement souligné que le divorce est aussi un droit.

La loi malgache n’accepte que le «divorce pour faute», dont le motif est par exemple l’adultère ou la violence conjugale. Par conséquent, le juge ne peut pas prononcer un divorce avec un consentement mutuel ou à l’amiable. «Nifin’Akanga» qualifie cette situation d’«anti-droit de l’homme». «Comme le lien du mariage repose sur le consentement, c’est-à-dire une volonté qui rencontre une volonté, il faut également considérer ce consentement lors de la rupture», selon l’avis d’une activiste de ce mouvement féministe.

Le consentement joue un rôle crucial
Le divorce par consentement mutuel au lieu du divorce pour faute joue un rôle crucial dans la protection des femmes dans le mariage, a indiqué «Nifin’Akanga». Elle a précisé que dans de nombreux cas de violence domestique, les femmes se sentent coincées dans des situations dangereuses en raison de la peur des représailles ou de l’incertitude quant à la procédure de divorce.
«En optant pour le divorce par consentement mutuel, les femmes peuvent éviter les confrontations juridiques prolongées et potentiellement dangereuses associées au divorce pour faute», souligne ce mouvement féministe. Cela leur offre effectivement une voie plus directe et moins stressante pour mettre fin à une relation abusive.
En outre, en réduisant les obstacles juridiques et les coûts associés au divorce, le processus par consentement mutuel permet aux femmes de quitter plus rapidement des situations de danger et de prendre le contrôle de leur vie sans avoir à endurer davantage de traumatismes.

Couple dans l’illégalité
Selon toujours «Nifin’Akanga», de plus en plus de couples demandant actuellement le divorce auprès d’un juge, veulent recourir à une procédure à l’amiable. Une situation qu’on constate dans plusieurs pays au monde. Comme cette requête n’est pas possible au pays, le couple est ainsi forcé de continuer à cohabiter, évitant ainsi de se rejeter la faute.
«De ce fait, la loi les force à vivre dans l’illégalité, car le couple se trouve en séparation de fait, selon le terme juridique», a fait savoir une activiste de «Nifin’Akanga». En effet, on cohabite toujours sans plus être réellement mari et femme que sur papier.

Sera R.

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