Que reste-il du nouvel an à la malagasy ? Que faut-il attendre de la célébration de cette journée ? Pourquoi personne n’en parle, à part dans quelques milieux socio-économiques ? D’où vient cette date ? Pourquoi, il n’y avait jamais de célébration officielle ? Et nous sommes en quelle année malagasy? Apparemment, lorsque l’on évoque ce fameux nouvel an malagasy, les interrogations sont plus nombreuses que les réponses et que le sujet peine encore à faire l’unanimité. Il y a, pourtant, une réalité, c’est que plusieurs personnalités ont assisté à une cérémonie entrant dans le cadre de cette célébration, dans la nuit du dimanche à lundi dernier. Outre quelques membres du gouvernement, une première selon les organisateurs, des représentants des partenaires internationaux ont également assuré de leur présence. Au niveau national, toutefois, il n’en est rien.
A la lecture des informations publiées dans les journaux, les discussions dans les salons privés et les réactions sur les réseaux sociaux, il a été clair que beaucoup de monde ne savait pas grand-chose, ni sur l’origine de la date, ni sur le fait qu’il en existe un nouvel an. A quoi faut-il s’attendre lorsqu’on ne connait pas, ou peu, de sa propre culture ? Rien, à priori. Et c’est tout à fait normal que le pays peine à avancer. Car, il semble que nous sommes encore au stade de « mitady ny very » ou littéralement « à la recherche des valeurs perdues » pour reprendre une formule célèbre utilisée par les historiens pour qualifier une période du début de l’époque coloniale. Et c’est dommage.
Car, quoiqu’on dise les valeurs culturelles peuvent constituer un avantage économique dans le contexte actuel. Beaucoup de pays, que ce soit en Asie ou en Afrique, ont pu mettre leur valeur culturelle au service de la promotion de leur image. Une grande partie d’entre eux a pu avancer sans perdre leur identité et nous devons en prendre de la graine. En guise d’exemple, la communauté chinoise, où qu’elle soit, célèbre chaque son nouvel an, sans prendre compte du calendrier grégorien. Et le monde continue de tourner.
Pour nous autres malagasy, en tout cas, dans chaque communauté, il existe toujours des gardiens de la tradition qui peuvent trouver des éclaircissements tangibles à la célébration du nouvel an, notamment par rapport à une date exacte. Il n’est pas encore trop tard pour ça.
A en croire d’ailleurs les chercheurs, l’une des meilleures façons de valoriser la culture et les traditions est tout simplement de les reconnaître et de s’en souvenir. Cela implique d’en apprendre davantage, de comprendre leur importance et de les honorer d’une manière ou d’une autre. Cela implique également une activité de sensibilisation à grande échelle, loin du nombrilisme de certains individus ou d’une quelconque communauté, pour que les décisions adoptées puissent faire l’unanimité. Si dans un pays où il existe des communautés quatre à cinq fois plus d’âmes que nous ont pu y arriver alors pourquoi pas nous ?
Rakoto