Née d’un père camerounais et d’une mère malagasy. Après 17 ans d‘absence, Iynna Halilou est de passage à Madagascar pour identifier les challenges qui se présentent à la grande île et d’y apporter sa contribution pour les relever. Entretien.
Qu’est-ce qui vous a motivé à exercer dans l’entrepreneuriat ?
En grandissant, j’ai vécu dans plusieurs pays. Au fil du temps, j’ai remarqué que tout le monde n’avait pas les mêmes opportunités pour accéder à l’éducation, surtout les femmes. J’ai noté que les priorités n’étaient pas les mêmes pour tous. Très tôt, je me suis intéressée à la manière dont je pourrais contribuer à combler ce fossé socio-économique observé partout.
A Madagascar, on observe un certain engouement pour l’entrepreneuriat. Qu’en pensez-vous ?
Les jeunes veulent bouger. Il y a beaucoup de talent et l’écosystème entrepreneurial fleurit. On commence tout doucement à avoir des compagnies qui lèvent des fonds. Effectivement, tout cela peut contribuer à redynamiser le pays.
Que pouvez-vous apporter à ces jeunes qui veulent entreprendre ?
L’économie malagasy est assez oligopole et il n’y a pas beaucoup de compétition. Je me suis demandée s’il y a un moyen de créer de nouveaux marchés pour se développer. Aujourd’hui, la digitalisation du pays est vraiment incontournable mais cela fait face à des nombreuses difficultés comme le coût élevé de la connexion internet. Cette quête de développement peut passer par des échanges et des partages avec des gens qui ont des idées innovantes ou des ressources éducatives ou financières.
Selon vous, il y a-t-il des similarités entre l’entrepreneuriat aux Etats-Unis et à Madagascar ?
A Madagascar, les ressources n’existent pas et il y a très peu de fonds disponibles sur le marché. Les Etats-Unis est un pays d’entrepreneurs, capitaliste et sans couverture sociale (…). C’est très normal en Amérique d’avoir plusieurs emplois. Les Américains sont très débrouillards et je constate cela aussi à Madagascar. La débrouillardise est l’un des critères que j’attends chez un entrepreneur avant d’investir. En revanche, en Europe, il y a beaucoup trop de confort, c’est un Etat providence et ce système ne crée pas des personnes qui veulent vraiment entreprendre.
Tiana Ramanoelina