Bonne nouvelle ! Une fois de plus, une auteure malgache se démarque dans le concours littéraire Prix Orange du livre en Afrique (Pola 2024). Hary Rabary, auteure d’un roman intitulé « #ZaKoa », édité par Dodo Vole, figure sur la liste des cinq finalistes.
A part la musique, la peinture, l’art contemporain, la littérature malgache se singularise aussi à l’échelle africaine. L’année dernière, l’écrivaine Michèle Rakotoson a remporté le concours Pola 2023, grâce à son ouvrage intitulé «Ambatomanga, le silence et la douleur». Et cette année encore, une autre auteure malgache, Hary Rabary est en train de lui emboîter le pas. Elle figure parmi les finalistes avec son premier livre sorti l’année dernière et intitulé «#ZaKoa» la traduction en malgache de l’expression #Metoo, le célèbre mouvement social international.
Une lettre ouverte à l’agresseur
Comme son titre l’indique, ce roman traite d’un sujet assez sensible, en l’occurrence les violences sexuelles à l’égard des femmes. Ecrit sous forme de lettres destinées à l’agresseur, le livre parle de Rota, une jeune étudiante victime d’un viol qui a trouvé le courage d’agir et raconter son vécu, face à une humiliation. «#ZaKoa» adopte un ton assez agressif qui brise le silence, avec des récits parfois glaçants.
En réalité, l’auteure Hary Rabary est une gynécologue et enseignante à Antsiranana. Dans son quotidien, elle fréquente régulièrement des jeunes femmes victimes de viols. Pour dire que «#ZaKoa» est inspirée de faits réels.
«Le personnel de santé est la première personne à qui se confier pour les victimes de viol», explique-t-elle. En tant qu’enseignante, elle parle ouvertement de ce sujet à ses étudiants. «La majorité des crimes sexuels
à Madagascar, resteront impunis, car la majorité des victimes par honte n’osent pas en parler ouvertement. L’écriture, c’est un moyen juste de se faire entendre. C’est aussi pour redonner espoir aux victimes», conclut-elle.
Notons que Pola est ouvert à tous les écrivains africains édités par une maison d’édition africaine. Parmi les finalistes, Angelo Bayock (Cameroun) qui a écrit «Percussions» paru aux édition La croisés des chemins, Mouha Harmel (Tunisie) aux éditions Déméter présente «Siqal, l’antre de l’ogresse», Dibakana Mankessi (Congo) aux éditions Les lettres mouchetées avec son livre «Le psychanalyste de Brazzaville», «Meryem Sellami (Tunisie) aux éditions Cérès avec son livre «Je jalouse la brise du sud de ton visage», et enfin Hary Rabary aux éditions Dodo Vole avec son livre «#ZaKoa».
Holy Danielle