Une question de choix

Selon une étude réalisée par l’Institut de Recherche pour le Dé­veloppement (IRD) dans 3 capitales africaines dont Antananarivo, le
« célibat tardif » et la
« stérilité volontaire » y gagnent du terrain. Plus précisément, beaucoup plus de femmes sont célibataires après 30 ans et celles de plus de 40 ans sont plus nombreuses à ne pas avoir d’enfant volontairement.
Ce phénomène est des plus compréhensib­les. Aujourd’hui, les femmes attachent une très grande importance à leur réussite professionnelle et en subséquence, à leur réussite sociale, surtout celles qui vivent dans les grandes villes. Ce n’est pas pour rien qu’elles revendiquent leur égalité par rapport aux hommes. Pour y arriver, elles doivent faire des sacrifices.
Parmi ces sacrifices, fonder un couple, un ménage peut s’avérer être un frein de blocage à l’atteinte de cet objectif ultime. La présence d’un conjoint peut devenir un boulet lourd à traîner qui peut limiter la marge de manœuvre d’une femme qui veut réussir. Et avoir un enfant est encore plus contraignante car les responsabilités sont encore plus nombreuses.
Bien évidemment, ces sacrifices ne sont pas définitifs donc ayant un caractère irréversible. A tout moment, elles peuvent changer d’avis. Effecti­vement, ces sacrifices pèsent quand même dans la vie d’une femme. Et, plus elles veulent aller loin, plus il leur faut du temps avant de succomber au mariage et à la maternité. Ces deux décisions ne sont pas inséparables.
En ce qui concerne par­ticulièrement Mada­gas­car, quoi qu’il en soit, comme cette étude a été menée dans la capitale et non à travers tout le pays, il va sans dire que les résultats ne sont pas représentatifs de ce qui se passe effectivement au niveau national. Autre­ment dit, c’est un phénomène tout à fait marginal à l’échelle nationale.
D’aucuns ignorent que la mentalité des personnes diffère selon qu’elles vivent dans une grande ville ou en milieu rural. Si dans les grandes villes, on cherche avant tout de réussir professionnellement afin de pouvoir jouir, plus tard, d’un niveau de vie offrant beaucoup de confort, en milieu rural, on raisonne autrement.
Dans ce milieu, le ju­gement de la société dans laquelle on vit compte beaucoup. Ainsi, arrivée à un certain âge et ne pas être encore mariée peut entraîner une forme de stigmatisation sociale. D’autant plus que dans ce milieu, les jeunes filles jouissent d’une certaine liberté dans leurs rapports avec le sexe opposé.
C’est ainsi que le genre féminin en milieu rural se marie très jeune. Et on remarquera que c’est dans ce milieu que l’on constate le plus les nombreux cas de maternité précoce. De toutes les façons, qu’on le veuille ou non, dans la vie, c’est toujours une question de choix.

Aimé Andrianina

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