Atteindre l’autosuffisance en riz a toujours été l’un des principaux objectifs de tous les régimes qui se sont succédés dans le pays, y compris celui actuel. D’après les dernières informations émanant de l’Observatoire du riz, il aurait été constaté que les importations de riz ont baissé ces derniers temps.
Face à cette situation, on pourrait être tenté de croire que l’autosuffisance n’est plus tellement loin. Que toutes les actions menées dans ce sens ont porté leurs fruits. Mais il ne faut pas crier victoire trop tôt. Entre baisse des importations et autosuffisance, il y a un énorme fossé.
Toutefois, si l’autosuffisance est encore loin d’être atteinte, il importe tout de même de savoir les raisons qui ont poussé les importateurs à réduire leur commande. La question qui se pose est : A-t-on enregistré une hausse sensible de la production nationale ?
D’après plusieurs recoupements, il semblerait que la dernière campagne rizicole aurait été excellente. Cela serait dû à l’amélioration significative de la productivité par le biais de l’application de nouvelles techniques agricoles ainsi que l’introduction de nouvelles variétés de riz à haut rendement.
Ainsi, dans certaines zones de production, le rendement moyen des producteurs est passé de 2,3 à 5,58 tonnes de riz à l’hectare. Cependant, un meilleur rendement à l’hectare ne pourrait à lui seul expliquer la situation actuelle.
Effectivement, ces nouvelles techniques agricoles ne sont pas encore vulgarisées à l’échelle nationale. De plus, on sait trop bien la réticence des paysans malgaches à adopter toute innovation technique culturale. Il faut beaucoup de temps et de persévérance pour les convaincre.
Qu’on le veuille ou non, il existe d’autres facteurs plus ou moins déterminants qui expliquent la baisse des importations. Une baisse de la consommation au niveau national pourrait bien en être un. Effectivement, vu le prix du riz blanc affiché au niveau des marchés, les ménages réduisent leur consommation.
Cela concerne aussi bien le riz produit localement que celui importé. Non seulement, la quantité est réduite, mais la fréquence est également touchée. Il est bien loin le temps où le Malgache consommait du riz trois fois par jour. Pour beaucoup de ménages, la consommation de riz se limite à un seul repas.
Et si la consommation baisse, automatiquement les importateurs de ce principal denrée alimentaire des Malgaches réduisent leurs commandes par crainte de mévente. Il faut savoir que les importateurs de riz suivent de très près le comportement du marché national de riz. Et ils réagissent en fonction de son évolution.
Aimé Andrianina