Le torchon brûle entre les élus pro-pouvoir et la présidente de l’Assemblée nationale Christine Razanamahasoa. Accusée de trahison, cette dernière est actuellement visée par une motion de déchéance réclamée par ses pairs du groupe parlementaire IRD.
Inacceptable. C’est le terme utilisé par les élus pro-pouvoir pour condamner les actions menées par la présidente de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, alors taxée d’avoir transgressé la ligne du groupe parlementaire IRD dont elle est issue. Ces élus ont ainsi lancé un appel pour l’application de l’article 37 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, relatif à la procédure de déchéance d’un député face à un acte de trahison. L’article en question stipule dans son alinéa 2 que « La déchéance d’un député peut également être prononcée par la Haute cour constitutionnelle (HCC) s’il dévie de la ligne de conduite sans motif valable et légitime de son groupe parlementaire, à la demande du président du groupe ». Il s’agit des dispositions qui reprennent les prescrits de la Constitution en son article 72 portant sur le mandat impératif des députés.
A travers leur déclaration, ces élus pro-pouvoir estiment que la présidente de la Chambre basse a franchi la ligne rouge permettant le déclenchement de la motion de déchéance à son encontre. D’autant que l’élue d’Ambatofinandrahana n’est pas à son premier fait d’arme, selon leurs dires. En effet, d’après l’élu d’Ambovombe Androy, Philobert Milavonjy, Christine Razanamahasoa a été derrière la tentative avortée de motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Christian Ntsay en décembre 2022. Ce « coup d’Etat » institutionnel s’est poursuivi avant la dernière élection présidentielle, quand elle a lancé un appel pour le report de l’élection présidentielle. Et actuellement, elle tente encore de reproduire le même acte à l’approche des élections législatives.
Traitresse
« Nous demandons au bureau politique ainsi que le groupe parlementaire IRD de prendre les mesures adéquates face à ces tentatives de déstabilisation et de coup d’Etat institutionnel », a lancé Philobert Milavonjy.
Mise à part la sanction au sein de l’Assemblée nationale, les mêmes élus insistent également sur le lancement d’une procédure destinée à vérifier la manière dont ont été gérées les affaires de la Chambre basse. Pour cela, ils sollicitent les services de l’Inspection générale de l’Etat (IGE) en vue d’un contrôle au sein de cette institution. « Les affaires de l’Assemblée nationale n’ont jamais été si mal gérées que lors de cette législature », a martelé l’élu d’Ambovombe Androy, appel qu’il a d’ailleurs déjà lancé à certaines occasions, notamment lors de l’apparition à l’Assemblée nationale de la tentative de motion de censure contre le gouvernement de Christian Ntsay.
En tout cas, l’élue d’Ambatofinandrahana n’est ni plus ni moins qu’ « une traitresse » aux yeux des partisans du régime.
Tsilaviny Randriamanga