Les déclarations de la présidente de l’Assemblée nationale jettent un pavé dans la marre des partisans du régime. Il y a de quoi s’interroger. Et pour cause, elles intriguent pour la simple raison que ces déclarations tombent à la veille de la fin de mandat des élus et donc, au moment où tous les partis politiques dignes de ce nom se projettent déjà aux élections législatives. Ce qui interroge donc sur les réelles motivations de son auteur. Etait-ce une prise de conscience tardive ? Une tentative, encore une fois, de déstabilisation ? Ou juste une manière de faire entendre sa voix ? Rien n’est sûr. Toujours est-il que ce n’est pas la première fois qu’elle rameute des groupuscules, une grande partie en mal d’audience, pour des déclarations allant à l’encontre de sa famille d’origine. C’était déjà le cas lors de la présidentielle de l’année dernière et, rebelote, elle a poursuivi sur le même registre, samedi dernier.
A priori, à la lecture de ses dernières interventions, la présidente de l’Assemblée nationale, ministre de la Justice durant la Transition, pense pouvoir se désolidariser de ses compagnons de route depuis 2009. Tout porte à croire qu’elle ne pourra pas le faire, du moins politiquement, d’autant qu’elle fait partie du premier cercle de l’actuel chef de l’Etat depuis cette époque. Elle était à la première loge pour dénoncer les méfaits de l’ancien régime pour réclamer plus de liberté d’expression, à l’époque du règne du fondateur de Tiko, et elle y est restée jusqu’à son ascension à la tête de l’Assemblée nationale. En d’autres termes, elle est également comptable de tous les maux qu’elle pense pouvoir porter au grand jour aujourd’hui. Et c’est étonnant d’en arriver là actuellement alors que le régime entame un nouveau mandat pour réaliser ce qui n’était pas fait auparavant.
C’est dire que derrière ces soi-disant déclarations, il y a incontestablement anguille sous roche. Il suffit de lire entre les lignes et de voir qui est en première ligne durant ces interventions pour le comprendre. Cela étant, vivement que les élections se tiennent pour terminer une fois pour toute le mandat des élus de cette Chambre basse.
Rakoto