Il fut un temps où certains malgachisants pensaient que l’introduction de l’éducation à la paix dans le programme scolaire est inutile. A priori, une telle démarche visant essentiellement à permettre aux citoyens de vivre en harmonie est superflue dans une société qui s’est construite sur une valeur telle que le « fihavanana ».
Pourtant, ces mêmes personnes reconsidèrent la question face à une situation anxiogène. En effet, l’inflation généralisée et l’insécurité ambiante génèrent énormément de stress qui se répercutent dans les relations interpersonnelles.
Paradoxalement, la violence verbale est même en recrudescence dans certains quartiers pour évacuer les tensions. Il suffit d’un rien pour envenimer une situation entretenue par une profonde frustration et une haine dont on ne connaît même pas la source.
Et à l’approche des prochaines législatives, l’atmosphère va sûrement devenir de plus en plus électrique. En effet, le brouhaha électoral ne manquera pas d’amplifier les tensions entre les partisans des différents candidats. Sans parler des buzz sur les réseaux sociaux qui jettent de l’huile sur le feu.
Dans un tel contexte, faire appel au « fihavanana », qu’on ne retrouve plus que dans les moments clés comme l’enterrement, ne suffit plus. Dans l’immédiat, la société a besoin d’un discours pacifique constamment audible. Les citoyens ont en effet besoin d’un message de paix afin
d’atténuer les tensions.
Pour le moyen terme, une éducation à la paix permettant à chaque citoyen d’acquérir des valeurs, des connaissances et des comportements pour créer un environnement propice au vivre-ensemble est plus que nécessaire. Et pour commencer, le « fihavanana » constitue une source inestimable…
T. Rasam