Un sacré coup

Les fêtes de Pâques viennent de se terminer. Au niveau de cha­que foyer, on peut se demander si on a pu les célébrer de manière particulière cette année. Rien n’est moins sûr pour de nombreuses raisons. Bien évidemment, comme il fallait s’y attendre, l’inflation y a joué un grand rôle.
Les prix des produits ont continué d’aug­menter sur le marché, en particulier les denrées alimentaires essen­tielles. Or, pour de nombreuses familles malgaches, en particulier celles qui sont de foi chrétienne, les fêtes de Pâques riment avec des repas copieux plus ou moins bien arrosés et pris en famille.
En cette occasion, pour ceux qui en ont les moyens de se le permettre, la dinde ou l’oie trône sur la table, accompagnée du traditionnel achards de tomates et de l’incontournable plat de riz. Mais avec la flambée des prix qui est quasiment généralisée, il est certain que rares ont été les familles qui en ont eu droit.
Le sucre, le riz … et jusqu’aux sources d’énergie nécessaires pour cuire ces denrées tel que le charbon ont accusé cette hausse des prix. Faut-il encore rappeler que le charbon de bois est utilisé par pas moins de 80% des ménages en tant que source d’énergie ménagère.
Autrement dit, aucun produit n’a été épargné par cette hausse des prix. C’est ainsi que même le riz – pourtant l’aliment de base de la grande majorité des ménages malgaches -, a également été affecté. Cet état de choses permet d’appréhender la profondeur de l’impact de l’inflation sur la population.
Qu’est-ce qui pourrait bien expliquer cette situation ? Tout d’abord, l’état actuel des routes influe certes négativement sur les frais de transport des marchandises. Les difficultés de circulation et d’accès jusqu’aux points de production amènent les transporteurs à surfacturer leurs prestations.
Par ailleurs, dans ce contexte, le matériel roulant est fortement éprouvé. Les charges d’entretien et de réparation enregistrent des fois une hausse vertigineuse. Bien évidemment, ce seront les frais de transport qui en feront les frais. Plus précisément, ce sont les consommateurs qui en seront les victimes en dernière instance.
Mais cela ne peut pas tout expliquer. Certains commerçants avancent d’autres arguments com­me quoi les Malgaches méritent des produits de qualité. D’où le prix élevé de certains produits. Mais il faut savoir que qualité ne rime pas forcément avec prix élevé.
On peut trouver des produits de qualité sans que leurs prix soient prohibitifs. Le tout est de savoir où s’approvisionner. Quoi qu’il en soit, ce qui est sûr est le fait que, pendant ces quelques jours de fêtes pascales, le budget des ménages a pris un sacré coup

Aimé Andrianina

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