Mesure contre la déforestation: le règlement 2023/1115 de l’UE inquiète les entreprises

L’Union européenne (UE) a sorti le 31 mars 2023 le règlement 2023/1115, relatif à la lutte contre la déforestation. Cette réglementation entrera en vigueur à partir du 30 décembre et interdit la commercialisation des produits issus d’une déforestation ou d’une dégradation de l’environnement.

Les entreprises exportatrices vers les pays membres de l’Union européenne auront donc l’obligation d’apporter suffisamment de garanties pour démontrer que le risque de déforestation et de dégradation de l’environnement associé à leurs produits est nul ou du moins négligeable. Cette contrainte inquiète les entrepreneurs malgaches, si on ne parle que de l’investissement pour assurer la traçabilité des produits exportés, allant de la plantation jusqu’à l’obtention du produit fini.
« Pour une surface de 1.200 hectares, nous avons investi près de 300 millions d’ariary pour l’acquisition de matériels comme les GPS et la formation sur leur utilisa­tion », a témoigné une entreprise, au cours d’une rencontre entre le ministère de l’Environne­ment et du développement durable (Medd) et le Syndi­cat des industries (Sim), hier à l’hôtel Ibis Ankorondrano. En effet, la géolocalisation des parcelles pour la traçabilité des récoltes figure parmi les mesures exigées par l’Union européenne.
A ce sujet, le Medd a invité les entrepreneurs à considérer ce règlement comme une opportunité plutôt qu’une menace. En effet, « S’investir dans la traçabilité des produits ouvrira sans aucun doute la voie à de nouveaux marchés euro­péens », a indiqué le ministre de l’En­vi­ronnement, Max Fontaine Andonirina. Il a ajouté que son département est prêt à accompagner le secteur privé malgache à faire face à ce nouveau règlement et qu’il y aura bientôt des concertations pour évaluer les impacts.
Des mesures d’atténuation seront alors mises en place avec l’appui technique du Centre du commerce international (ITC), le gouvernement et le groupement du secteur privé. « L’entre­prise aura ainsi tout à gagner à se lancer dans ces procédures, car elles renforceront sa colonne vertébrale », a souligné le ministre de l’En­vironne­ment.

Une étape importante

Les deux parties ont qualifié cette rencontre entre le Medd et le Sim d’une étape importante, car le secteur privé est totalement impliqué dans la re­cherche des solutions pour la préservation de l’environnement et la lutte contre le changement climatique. L’objectif est ainsi de promouvoir une industrie responsable et engagée à travers la politique de préservation de l’environnement que le Medd n’a pas manqué de partager durant cette rencontre.
De leur côté, les membres du Sim se sentent responsables et vont poursuivre leur contribution à la préservation de l’environnement. Raison pour la­quelle ils ont invité le Medd à les éclaircir sur sa politique, selon le président du Sim, Tiana Rasamimanana, à l’issue de cette rencontre.

Sera R.

Partager sur: