Un choix évident

Enfin, sous l’égide du ministère de la Dé­fense nationale, on va se pencher sur la pro­lifération des armes dans le pays. En effet, lors de chaque acte de banditisme, que ce soit en milieu urbain ou en milieu rural, on apprend toujours que des armes à feu ont été utilisées et bien souvent, malheureusement, elles font des victimes.
Bien évidemment, on se pose toujours la question de savoir d’où viennent toutes ces armes. La première ré­ponse qui est somme toute évidente est qu’il existe bel et bien des activités basées sur le trafic d’armes à Ma­dagascar. Autrement, comment les bandits de grand chemin (da­halo) arrivent-ils à se procurer toutes ces armes ?
Bien entendu, sauf quelques rares exceptions, ces bandits uti­lisent surtout des fusils de chasse qui, toutefois, n’ont rien à envier aux armes utilisées par les forces de l’ordre, quant à leur efficacité. On remarquera que certaines de ces armes sont toutes neuves. Ce qui veut dire qu’elles ont été récemment introduites dans
le pays. Mais par qui ? Jusqu’à ce jour, cette question demeure sans réponse.
Il est vrai aussi que certains éléments en tenue louent leurs armes aux malfaiteurs pour exécuter leurs méfaits. Même si ce sont des cas isolés, ils existent quand même. Par contre, en ce qui concerne les armes de fabrication locale, elles poussent comme des champignons. Et à chaque prise des forces de l’ordre, on en trouve toujours.
Incontestablement, le fait que les responsables de la sécurité s’y penchent est une bonne chose. Toutefois, en ma­tière de sécurité, il ne s’agit pas seulement d’armes à feu. Entre autres, il faut également interdire la vente d’objets tranchants pouvant servir d’armes blanches n’importe où. On remarquera que des couteaux, de fabrication locale ou importés, sont vendus sur les trottoirs.
Peut-on imaginer ce qui se passerait si jamais un forcené, sous l’emprise de n’importe quoi (alcool ou drogue), se décidait à jouer du couteau sur tous ceux qui se trouveraient à proximité. Cela ferait un véritable carnage. Bien sûr, on ne parle pas là de ces fanatiques islamistes qui poignardent à tout va les passants. Heureusement qu’on n’en est pas encore arrivé là.
A Madagascar, il est difficile pour le citoyen lambda de détenir une arme à feu qui lui permettrait de se défendre ainsi que sa famille. Pourtant, aujourd’hui, le danger est partout. Il est plus que vital que l’on arrive à maîtriser cette prolifération des armes. Le fait est que, quand on se trouve devant une arme à feu et qu’on doit choisir entre la bourse et la vie, le choix est évident.

Aimé Andrianina

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