L’Alahamady, nouvel an lunaire de l’Imerina a été accueilli avec faste, hier au village d’Anosimanjaka, dans le district d’Ambohidratrimo. Une tradition sacro-sainte que l’association Zanadranavalona honore depuis 449 ans.
Dans les règles de l’art, le discours inaugural est attribué aux Antehiroka, qui sont historiquement des hommes de confiance du souverain Andriamasinavalona. Après la prise de parole, commencent les rites. Une paire de ‘‘Omby volavita’’ zébus à robe rouge dont la tête et les pâtes sont ornées d’une tache blanche, sont emmenés dans le kianja, principal lieu de célébration. Sous les notes de musique traditionnelle des troupes de Vakodrazana, les zébus sont sacrifiés et la viande sera distribuée plus tard à l’assistance en guise de «Nofonkena mitam-pihavanana». La cérémonie s’est poursuivie avec le «Fanaterana hasina» ou bien la quête pendant que les aînés donnaient le «tso-drano» ou la bénédiction. Dans l’après-midi, plus de 400 convives ont été invités à un repas copieux.
«L’Alahamady est la fête du fandroana ou du bain sacré, le moment propice pour purifier le corps, le cœur et l’âme. C’est le jour idéal pour se pardonner nos torts et se réconcilier en famille ou entre amis», commente Tiana Raveloson, président du fokontany d’Anosimanjaka.
L’Asaramanitra est également l’occasion pour l’association Zanadranavalona de présenter les nouveaux membres du bureau au villageois. Comme Alain Eddie Ravelonarivo, assurant les attributions de président durant les cinq prochaines années. «L’Alahamady est intimement lié à l’Aïd el-Fitr, une grande fête musulmane. De mémoire, le roi Ralambo, qui a institué la fête du bain royal lors de l’Alahamady, premier mois de l’année dans l’astrologie malgache, a un passé partagé avec l’astrologue arabe Habib», a-t-il expliqué tout en précisant que «La prochaine date de célébration de l’Alahamady sera fixée le 30 mars 2025»
A rappeler que «L’Alahamadibe, fête du nouvel an lunaire traditionnel en Imerina», a été inscrit au même titre que les 47 biens sur la liste du Patrimoine culturel immatériel national en 2015 par le ministère de la Culture et de l’artisanat.
Joachin Michaël