Viols sur mineurs: « La situation est alarmante », alerte l’association TAO

Les cas de viols sur mineurs prennent une proportion inquiétante ces dernières années. Avec l’aggravation de la situation, la réalité dépasse largement les dernières statistiques concernant ce fléau. L’association TAO, un des acteurs œuvrant dans la protection des enfants contre les violences sexuelles, poursuit sa lutte tout en faisant appel à la synergie des actions.

Alarmant. Le nombre de viols sur mineurs l’est depuis un certain temps. Les données enregistrées ces dernières années auprès du Centre Vonjy, qui font état de trois enfants victimes de violences sexuelles par jour, se trouvent largement dépassées suivant le constat des associations travaillant dans ce domaine. «La situation est encore plus grave. On a constaté une augmentation préoccupante des crimes du genre ces dernières années», a alerté l’association TAO.
Dans le cadre de cette lutte, ladite association a mis en place plusieurs projets. Parmi lesquels figure le projet de prévention et de sen­sibilisation aux viols sur mineurs dans les écoles et auprès du grand public. Il se concrétise notamment par l’organisation de «Run and bike stop aux viols», une campagne de sensibilisation visant à éveiller la conscience générale. L’inscription pour participer à l’édition 2024 de cet évènement, pré­vu le 21 avril à Ambohibe, a pris fin dimanche.
Cependant, ceux qui n’ont pas pu s’inscrire à temps pourront quand mê­me participer aux courses, à pied ou à vélo, en s’inscrivant sur place la veille du jour J. Dans ce cas, les concernés n’auront pas de maillot et seront privés de dossards et de chronos, pour des questions d’organisation.
Toujours dans le cadre de ces activités de lutte contre les viols sur mineurs, l’association TAO a également mis en place un groupe de parole pour les victimes de viol. S’ajoute à cela le projet d’accompagnement des victimes et de leur famille.

« La lutte doit être menée de manière globale et concertée »
Parallèlement à ses différentes interventions dans la protection des enfants contre les violences sexuelles, l’association TAO plaide en faveur du renforcement de la loi sur la pénalisation des violeurs et de leurs complices, face au principe du «Fihavanana» et du problème de corruption dans nos administrations.
«Bien que la nouvelle Loi sur la castration chimique des auteurs de viol sur mi­neur soit un pas en avant, l’association émet des réserves sur certains aspects», in­dique Florentine Razanajafy, présidente de cette association. Elle pointe du doigt l’absence de concertation et de table ronde avec les partenaires sociaux et les associations œuvrant dans ce domaine avant le vote de la loi.
A ce propos, «L’Asso­ciation TAO est convaincue que la lutte contre les viols sur mineurs doit être menée de manière globale et con­certée, en impliquant tous les acteurs concernés», a-t-elle ajouté. Malgré ces réserves, l’Association TAO reste déterminée à poursuivre la lutte et à œuvrer pour la protection des enfants contre les violences sexuelles. Elle souhaite également que, en dehors de l’effervescence causée par cette Loi, une attention soit également portée aux victimes, avec l’application d’une loi assurant également la prise en charge de ces dernières.

Recueillis par Fahranarison

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