Les campagnes pour les prochaines élections législatives débutent officiellement dans moins d’un mois, plus précisément le 8 mai. Cependant, au regard de la situation actuelle, tout porte à croire que le calendrier a été avancé d’un mois. En effet, sur le terrain, il semble que le pays entre déjà dans une ambiance de campagne électorale. Bien que la liste officielle des candidats retenus ne soit connue que le 16 avril, certains de ceux qui ont déjà déposé leur dossier de candidature au niveau de l’Organe de vérification et d’enregistrement des candidatures (Ovec) se considèrent déjà comme tels.
Depuis quelques jours en effet, une grande partie de ces prétendants multiplient les apparitions publiques, effectuent des campagnes de communication dignes d’un vrai candidat. Certains ont même déjà fait imprimer des T-shirts et des goodies à leur effigie pour gagner à l’avance la sympathie des électeurs dans leur district. Pendant ce temps, d’autres multiplient les actions sociales médiatisées, notamment via les réseaux sociaux qui sont devenus de véritables plateformes de référence pour les politiciens qui cherchent à se faire connaître à la veille de la période de campagne électorale.
Dans cette course pour la visibilité, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) dévient comme un simple spectateur, d’autant plus que le vide juridique ne lui permet pas d’agir face à une telle situation. Mais cela ne fait que renforcer l’inégalité flagrante entre les candidats en cette période préélectorale. En effet, faute de moyen ou de fonction politique, certains candidats se verront devancés par leurs adversaires. Cela engendre en même temps une sorte de frustration collective surtout chez les prétendants qui se présentent pour la première fois dans la course et qui ne sont pas présentés par des partis politiques.
Tsilaviny Randriamanga