Prince Ratsitantanina : une commémoration digne de ce nom, 202 ans après sa mort

L’association RRR, composée de descendants des feus Rainimanga, Ramboaniaina et Ratsihitsahina, a organisé une cérémonie de commémoration du 202e anniversaire de la décapitation du prince Ratsitantanina, hier au Havoria Anosy.

«Si le prince est célèbre à l’Île Maurice, à Madagascar, il reste mal connu par le grand public. Pour la première fois, nous organisons des activités pour remémorer son histoire », annonce Andrinilaina Andriana­solo, président de l’association RRR.
Au programme, une vingtaine de conférences portant sur l’histoire du prince Ratsitantanina, animées par des chercheurs, des historiens… Le chroniqueur Nasolo Valiavo Andriami­haja, connu sous le pseudo de Vanf, a même choisi comme thème «Ratsitan­tanina et les grands oubliés de l’histoire».
Selon ses explications, plusieurs grands personnages ont été expressément jetés aux oubliettes, dont ce prince considéré comme un héros légendaire qui a symbolisé la lutte contre la domination. « Il a su faire face à la colonisation, et a dû être exilé à Maurice, au temps de Radama 1er », raconte Andrinilaina Andrianasolo.
« Il a inspiré plusieurs artistes mauriciens, que ce soit dans le domaine de la musique, de la littérature ou encore du théâtre », ajoute Françoise Labelle, ambassadeur de Maurice à Madagascar.

L’histoire du prince Ratsitantanina

Le prince Ratsitantanina est le fils d’Andriamam­bavola, un conseiller à la cour durant le règne du roi Andrianampoinimerina, de Radama 1er et de Ranava­lona I. Devenu chef de l’armée durant la souveraineté de Radama 1er, il utilise le jeu Fanorona pour ses stratégies militaires. Cependant, il a connu des défaites face à aux Sakalava et soupçonneait James Hastie, un agent proche du roi, d’être la cause de ses échecs.
Après une tentative d’assassinat contre James Hastie, Radama 1 er décida de l’assassiner à Antananarivo. Mais à cause de sa popularité au pays, le roi ne voulait pas provoquer une révolte populaire et décide de l’exiler à l’île Maurice, le 3 janvier 1822, à la prison de Port Louis où il s’est enfui quel­ques jours après. Malheu­reusement, il a été capturé dans les montagnes et décapité le 15 avril 1822.
Durant la cérémonie, l’association a organisé une exposition qui sera visible au grand public, à partir de la semaine prochaine Trano Sary Ambohidahy. Par ail­leurs, Théâtre de l’Atelier Pierre Poivre de Maurice, une compagnie mauricienne jouera une pièce sur le thème « Ratsitantanina ou les derniers jours d’un condamné à mort », ce jour à 18 heures à la salle Ivokolo Analakely.

Holy Danielle

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