La modernisation de l’administration fiscale à Madagascar montre des signes tangibles de réussite, avec une augmentation des recettes fiscales en 2023, atteignant un niveau record de 4.233 milliards d’ariary contre 3.647 milliards d’ariary en 2022. Cependant, cette modernisation s’accompagne d’une augmentation des impôts, avec une hausse de 26 % en 2023 par rapport à 2019.
Selon la direction générale des Impôts (DGI), cette augmentation des recettes fiscales est justifiée par les autorités comme nécessaire pour financer les programmes de développement et assurer une meilleure gestion des finances publiques. Malgré ces progrès, des défis persistent, notamment en ce qui concerne la collecte des impôts.
«Seuls 3 à 5 % des contribuables font l’objet de contrôles fiscaux et tous les audits d’entreprises ne sont pas encore achevés», a soulevé le directeur général des Impôts, Germain. «Le redressement fiscal reste une tâche complexe nécessitant une coopération étroite entre les administrations et les contribuables», a-t-il indiqué tout en notant que «parallèlement, la question de la défaillance fiscale des entreprises est préoccupante, avec plus de 1.400 milliards d’ariary échappant chaque année à la caisse de l’Etat».
Les entreprises publiques semblent être parmi les plus grands débiteurs, soulevant des questions sur la transparence et la responsabilité fiscale. Pour y remédier, le gouvernement envisage des mesures pour faciliter le paiement des impôts, notamment en adaptant les calendriers de paiement aux flux de trésorerie des entreprises.
Une prévision de 5.492,7 milliards d’ariary
Dans ce contexte, le Colloque national des impôts se tient depuis hier et se poursuit ce jour au Centre de conférences international d’Ivato, avec pour thème central le Plan stratégique de la direction générale des Impôts (DGI) pour les cinq prochaines années, ainsi qu’une session d’information sur la Loi de Finances 2024. Les discussions ont tourné autour de trois sujets : la modernisation de l’administration, la gestion efficace de la politique numérique et la promotion de la transparence et de la responsabilité.
La modernisation de l’administration fiscale, bien que porteuse de progrès, révèle encore des défis majeurs. Cependant, avec une approche collaborative entre le gouvernement et le secteur privé, Madagascar peut surmonter ces obstacles et s’engager sur la voie d’une croissance économique durable. Pour 2024, l’État prévoit de percevoir un montant record de 5.492,7 milliards d’ariary en recettes fiscales.
Le président du Syndicat des industries de Madagascar (Sim), Tiana Rasamimanana, a souligné la nécessité d’une «collaboration étroite entre le secteur privé et l’Etat», constatant que «le bien-être financier du secteur privé impacte directement les recettes de l’Etat». Le Sim a formulé des propositions pour les lois de finances, visant à faciliter les importations d’intrants, de matériels et d’équipements pour les énergies renouvelables, afin de stimuler la production locale.
Arh.