Meurtre d’Alissa Rabakomalala : l’ancien ministre congolais condamné à 20 ans de prison

L’affaire Alissa a visiblement secoué, cette semaine, la République démocratique du Congo (RDC). La mort de cette ressortissante malgache, dimanche, a d’autant plus défrayé la chronique que l’auteur de l’acte, qui n’est autre que son époux, était une personnalité influente dans le pays.

Quatre jours après les faits, le verdict est tombé, hier. L’ancien vice-ministre congolais des Hydrocarbures, Moussa Mondo, est condamné à une peine de 20 ans de servitude pénale pour « homicide intentionnel », assortie d’une amende de 1 million de francs congolais, soit près de 340 euros.
Selon plusieurs médias congolais, notamment une.cd et Digital Congo, Moussa Mondo a été jugé, hier, en procédure de flagrance au Tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe. Avant sa condamnation, l’accusé a nié devant le juge les faits qui lui ont été reprochés. Il a indiqué ne pas avoir agressé sa femme qui, selon ses dires, souffrait plutôt du cancer. Cependant, les images ayant circulé sur Internet depuis lundi, a infirmé les allégations du concerné. Ce qui a emmené le juge à condamner l’ancien vice-ministre congolais des Hydrocar­bures à une peine de 20 ans de servitude pénale pour
« homicide intentionnel », assortie d’une amende de
1 million FC, soit quelque 337.90 €.
La mort d’Alissa Rabako­malala a suscité un vif émoi en RDC. Dès lundi, les réactions se sont multipliées. Cer­tains ont condamné l’éventuel homicide et ont appelé à l’application stricte de la loi, à l’instar du Réseau des femmes leaders pour l’accès à la parole (RFLAP) en collaboration avec les Organisations de défense des droits de la femme (ODDF), qui ont sorti un communiqué en soutien à la famille de la victime.
D’autres ont sanctionné Moussa Mondo suivant les règlements de leur communauté respective, pour ne citer que le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), qui l’a exclu pour une durée de
« trois mois », ou encore la communauté musulmane de la RDC l’interdit « d’arborer les insignes religieux, ni d’user du qualificatif d’Imam » mais aussi « de participer aux activités cultuelles organisées par le Conseil ».

Violences conjugales récurrentes
A titre de rappel, cet ancien vice-ministre congolais des hydrocarbures sous Joseph Kabila (2019-2021) avait amené « secrètement », di­manche, à l’hôpital Initiative Plus sur Ex 24 novembre (Kinshasa) sa femme Alissa, âgée de 27 ans, avec le visage déformé et surtout l’œil droit enflé. La concernée a rendu l’âme vers 20 heures tandis que la police congolaise a arrêté le suspect, la même soirée pour le con­duire au poste.
D’après Les Dépêches de Brazzaville, en se basant sur les commentaires sur les ré­seaux sociaux, Moussa Mondo « avait craqué parce que sa femme aurait eu un enfant avec son patron alors qu’elle était légitimement mariée à lui et vivait sous son toit. » Le couple s’étant marié en RDC en 2021, les proches de la dé­funte accusaient l’époux de violences conjugales récurrentes, selon Alwihda Info.
Quoi qu’il en soit, la presse congolaise a salué la con­damnation de cet homme politique « dans un pays où les violences faites aux femmes restent trop souvent impunies » et où les victimes souffrent secrètement sans oser dé­noncer leurs bourreaux. Elle rappelle, selon sphynxrdc. com, « que personne n’est au-dessus de la loi, même pas les personnalités politiques de haut rang. » Du reste, aucune in­formation n’a encore filtré sur les obsèques d’Alissa Rabakomalala.

Lova R

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