Sauver la Jirama de la faillite. C’est le défi que s’est lancé l’Etat en élaborant le plan de redressement de la Compagnie nationale d’eau et d’électricité. Le comité de gestion de crise sera bientôt en place au sein de cette société, sous l’égide d’un technicien rwandais, attendu dans le pays au mois de mai.
Pour rappel, l’année dernière, une délégation conduite par la représentante de la Banque mondiale à Madagascar, Marie Chantal Uwanyiligira et le président du conseil d’administration de la Jirama, s’est rendue à Kigali, pour s’inspirer du modèle rwandais en matière d’approvisionnement en électricité. Et d’après les informations reçues, ce technicien a pour mission d’appliquer ce modèle de gestion et de redressement qui a fait ses preuves au Rwanda.
« Le responsable de cette entité de gestion de crise, sera chargé d’élaborer le plan de redressement technique et financier de la Jirama, mais aussi d’un projet de production d’énergie renouvelable », a expliqué Andry Rajoelina à Toamasina.
Réduction de la subvention
Toujours dans ce cadre, l’Etat entend réduire progressivement le montant des subventions allouées à la Jirama. Andry Rajoelina a souligné que cette société est avant tout confrontée aux problèmes liés à la gestion. Elle n’arrive pas en effet à payer ses dettes envers ses fournisseurs alors qu’elle bénéficie mensuellement d’une subvention de 80 à 100 milliards d’ariary. A part la mauvaise gestion financière, le détournement notamment des carburants, aggrave également la situation déjà critique de la Jirama.
Outre l’arrivée de ce technicien qui a déjà travaillé au Rwanda, l’Etat entend également mettre en œuvre d’autres solutions pour aider la Jirama à sortir de l’ornière. Des groupes fonctionnant au fuel lourd d’une capacité totale de 105 megawatts, sont ainsi arrivés au port de Toamasina. L’objectif est de réduire progressivement l’utilisation des groupes fonctionnant au gasoil. Une partie de ces groupes avec une capacité de 30 à 50 Megawatts seront installés à Toamasina, selon le Chef de l’Etat.
Centrales solaires
Dans la foulée, les travaux d’installation des centrales photovoltaïques se poursuivent. D’ailleurs, le matériel nécessaire en faveur de 47 districts, répartis dans 18 régions du pays, est déjà arrivé au port de Toamasina. Environs 500 000 personnes pourront bénéficier des énergies renouvelables d’une puissance qui peut atteindre jusqu’à 50 Megawatts. Elles permettront également d’économiser 19 millions de litres de gasoil, et 85 milliards d’ariary d pour la société Jirama.
Tsilaviny Randriamanga