La célébration de la Fête du travail est passée presque inaperçue. A part quelques carnavals qui ont eu lieu dans certaines rues du centre-ville, peu d’événements ont eu lieu pour marquer la journée d’avant-hier. Ces quelques manifestations organisées par les regroupements de syndicats existants n’ont d’ailleurs rassemblé qu’une poignée de travailleurs, contrairement aux rassemblements de ce genre dans d’autres pays. Une situation qui a perduré depuis plus d’une dizaine d’années de telle sorte que l’on se demande si le syndicalisme existe encore. A part la célébration du 1er mai en effet, on n’entend pas parler des syndicats le reste de l’année.
Mais ce n’est pas par hasard si les syndicats se trouvent dans une telle situation aujourd’hui. En effet, durant les trente dernières années, les syndicats et la politique ont fait bon ménage. En effet, les syndicats se sont impliqués dans les manifestations politiques qui ont eu lieu surtout depuis le début de la troisième République. Ainsi, au lieu d’agir en faveur des travailleurs, certains d’entre eux sont presque devenus les porte-paroles des certains politiciens. Certains leaders syndicaux n’ont même pas caché leur affiliation à des partis politiques à tel point que l’on ne sait plus s’ils s’expriment au nom de leur syndicat ou en leur nom personnel.
Face à cette situation, les travailleurs ne savaient plus à quel saint se vouer. Les syndicats ont ainsi perdu de plus en plus en crédibilité, de telle sorte qu’ils ne jouissent plus de la même popularité qu’il y a 50 ans. Ce n’est donc pas par pure coïncidence que la célébration du 1er mai s’est passé presque inaperçu. La forte politisation des mouvements syndicaux a fait que les travailleurs ne savent plus si les leaders syndicaux militent pour leur cause ou pour les causes des politiciens.
Tsilaviny Randriamanga