Une semaine après l’importante saisie en Thaïlande de lémuriens et de tortues en provenance de Madagascar, les douaniers malgaches ont déjoué une tentative de trafic d’espèces sauvages à l’aéroport d’Ivato, hier. Cette fois, un ressortissant israélien a été pris en flagrant délit d’exportation illégale de 31 reptiles vers la Grèce.
«La douane a arrêté un ressortissant israélien avec une vingtaine de caméléons, huit tortues et trois serpents, tous des spécimens endémiques de Madagascar», a indiqué le directeur général des Douanes, Ernest Lainkana Zafivanona, hier dans la soirée. Il a
dans ses bagages 31 reptiles dissimulés dans des articles d’art malgache et des sculptures de tortues en bois, pour les faire passer inaperçus.
Selon le DG des Douanes, «la découverte a été réalisée grâce aux efforts de contrôle de la Douane, qui utilise des scanners et des brigades canines pour détecter les activités illicites».
Les informations reçues ont révélé que l’individu incriminé avait l’intention de prendre un vol d’Ethiopian Airlines à destination d’Athènes (Grèce), en passant par Addis-Abeba. «Des enquêtes sont en cours pour traduire le contrevenant en justice, et la Douane espère démanteler le réseau de trafiquants impliqué dans cette affaire», a-t-il indiqué.
Cependant, malgré les efforts déployés, la Douane reconnaît les défis liés à la surveillance des vastes côtes de Madagascar. A en croire le Dr Lainkana Zafivanona, l’administration douanière opère avec des ressources limitées, mobilisant ses effectifs en fonction des informations reçues relatives aux activités suspectes.
Certes l’article 33 du Code des douanes prévoie la mise en place de «zones de surveillance spéciales», le long des 5.000 km de côtes de la Grande île, mais la Douane admet qu’elle n’a pas encore les ressources humaines nécessaires pour couvrir efficacement l’ensemble du territoire.
« Gestion coordonnée des frontières »
Pour pallier ce manque, la Douane collabore avec diverses agences et forces de sécurité, notamment l’Agence portuaire, fluviale et maritime (APMF), la marine nationale, la gendarmerie nationale, le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD), le ministère de la Pêche et de l’économie bleue (MPEB) à travers le Centre de surveillance des Pêches (CSP). Cette approche de «gestion coordonnée des frontières» vise à optimiser les résultats en mutualisant les moyens disponibles.
Actuellement, la Douane utilise des scanners et des brigades canines à l’aéroport d’Ivato, mais envisage également de renforcer la surveillance dans d’autres «zones à risque» telles que Nosy Be et Toamasina. «De plus, un projet de déploiement de drones dans les zones de surveillance spéciales est en cours, avec l’acquisition de douze drones pour surveiller en permanence les côtes malgaches», a confié de DG des Douanes qui reste déterminé à protéger la riche biodiversité de Madagascar contre l’exploitation et le trafic illégaux.
Arh.