Océan Indien: Madagascar, une plaque tournante du trafic de drogues douces

De nouvelles saisies de drogues douces et arrestations de dealers défraient la chronique presque chaque jour ces derniers temps à Madagascar. Les cas ne concernent pas uniquement la capitale, mais presque toutes les régions. Et, la presse étrangère a récemment rapporté l’arrestation, en fin de semaine, d’un Malgache en provenance d’Antananarivo, dans un aéroport mauricien. Le concerné avait dans ses bagages, près de 300 g de cannabis.

La Radio France internationale (RFI) a sorti un dossier intitulé « Madagas­car, une île à la croisée de plusieurs grands couloirs internationaux du trafic de drogue », le 4 mars après la découverte d’une quantité importante de cocaïne à Toamasina. Pour dire que la Grande île serait la pla­que tournante du trafic de drogues dures. Mais hier dans un rapport sur les saisies de drogues à l’île Maurice entre 2021 et 2022, la radio Top FM Mauritius a indiqué que « La Réunion et Madagascar demeurent des destinations où les trafiquants se rendent pour s’approvisionner en cannabis. »
A ce titre, les éléments de la Customs anti narcotics section (CANS) de l’île Maurice a interpellé, samedi soir à l’aéroport SSR de Plaisance, un jeune Malgache de 22 ans arrivé à bord du MK 289 en provenance d’Antananarivo. Le comportement suspect du concerné a attiré l’attention des douaniers qui ont immédiatement fouillé son bagage. Ils y ont alors retrouvé des feuilles séchées pesant 305,58 g et conditionnées dans trois paquets recouverts de ruban adhésif.
Après vérification, « la brigade anti-drogue a expliqué qu’il s’agissait de feuilles de marijuana », selon Le Quotidien de La Réunion et de l’océan Indien. La valeur marchande de cette quantité de drogue douce est de 300.000 roupies mauriciennes, soit près de 28.851.000 ariary. D’après lemauricien.com « Il n’y a pas eu d’exercice de livraison contrôlée, car le passeur malgache a refusé de collaborer. Il a été placé en cellule au Moka Detention centre. »

Couper le mal à la racine
Les responsables étatiques ne restent pas les bras croisés face à l’ampleur de la situation, mais demandent en retour la collaboration de tous à la lutte contre la prolifération des drogues. Ainsi, même après avoir mené avec succès l’opération Sarika entre le 27 mars et le 12 avril durant laquelle elle a saisi 700 kg de cannabis à travers le pays, la police nationale reste toujours vigilante. L’une des dernières grosses prises était celle à Ihosy par les éléments du commissariat de sécurité publique d’Ihosy, le 27 avril, avec 12 sacs de cannabis à bord d’un fourgon.
L’arrestation des dealers ne suffit pas, il faut mettre un terme à la culture de ces stupéfiants. Dans cette optique, la direction régionale de l’Environnement et du développement durable (Dredd) Atsina­nana, en collaboration avec Conservation international (CI) et la gendarmerie nationale, a mené une opération, du 20 avril au 4 mai dans les communes de Sahambala, Fito, Satrandroy et Antenina où se trouve le corridor forestier Ankeniheny Zaha­mena. L’équipe a alors pris huit individus, à l’intérieur de l’aire protégée, en flagrant délit de défrichement de la forêt, de chasse aux lémuriens et de culture de cannabis. Les suspects seront traduits devant la justice au terme de leur interrogatoire.

Recueillis par Lova R.

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