Cette fois-ci serait-elle la bonne ou bien, il ne s’agirait que d’un simple canular? Il s’agit bien évidemment de la reprise de l’exploitation de l’huile lourde de Tsimiroro par Madagascar oil. C’est le moins qu’on puisse espérer. Depuis toutes ces années qu’on parlait des gisements de Tsimiroro, de Bemolanga et compagnie, il est plus que temps que l’on commence vraiment à les exploiter.
Cette exploitation devrait profiter aux principales parties concernées, à savoir, le pétrolier Madagascar oil et l’Etat malgache ? Pour Madagascar oil, il n’est point obligatoire, du moins tout au début de l’exploitation, de procéder à la mise en place d’un complexe pétrolier telle que raffinerie… Le produit est disponible à l’utilisation.
Pour l’Etat malgache, la disponibilité sur place de l’huile lourde présenterait plusieurs avantages ne serait-ce que l’’approvisionnement de la Jirama qui est fortement dépendante de l’importation du fuel lourd. Autrement dit, c’est autant de devises économisées. De plus, on peut commencer immédiatement l’approvisionnement de la Jirama. En effet, en 2022, la compagnie disposait déjà de 23 000 m3 de stocks.
Bien sûr, il existe un handicap de taille qu’il faudra surmonter. C’est l’éternel problème de l’état des routes à Madagascar. Et la route reliant Tsimiroro à Tsiroanomandidy est dans une situation plus que lamentable. On espère que les deux partenaires trouveront une solution idoine et équitable pour que cette exploitation se fasse enfin.
Mais il existe également d’autres problèmes et non des moindres. Le véritable problème est ailleurs. Même s’il est certain que s’approvisionner en huile lourde auprès de Madagascar Oil est dans tous les cas moins cher que d’en importer, certaines entités trouveront toujours quelque chose à redire et sont susceptibles de mettre des bâtons dans les roues des négociations pour que le deal n’aboutisse pas.
D’importants intérêts particuliers sont touchés par cette éventualité d’exploitation de l’huile lourde de Tsimiroro. Ces intérêts se traduisent en des milliards et des milliards d’ariary. Les premiers affectés seront certainement les fournisseurs pétroliers qui verront une part de leurs chiffres d’affaires perdue. Et il n’est pas garanti qu’ils se laisseront se faire facilement.
Par ailleurs, certaines idées prédisent la fin de l’énergie fossile. C’est une raison de plus pour qu’on commence, le plus vite possible, à exploiter tous les gisements d’énergie fossile existants. De toutes les façons, comme ces gisements sont là, qu’on le veuille ou non, autant les utiliser dans l’intérêt du pays qui en a grandement besoin.
Effectivement, il est possible de combiner l’utilisation de l’énergie fossile avec celle des
autres sources d’énergie dites propres. On peut toujours toutes les exploiter à fond jusqu’à ce qu’elles soient complètement épuisées comme elles ne sont pas des sources d’énergie renouvelables comme l’ont fait d’autres nombreux pays. Pourquoi pas ?
Aimé Andrianina