Alors que les prix de nombreux produits de consommation n’amorcent qu’une légère baisse, celui du poulet de chair a carrément chuté après plusieurs mois de hausse constante dans certains marchés de la Capitale, notamment à Isotry et ses environs. Différents facteurs expliquent cette situation, pour le plus grand bonheur des consommateurs.
Dans une période de forte inflation, difficile de croire à la baisse des prix de consommation, surtout ceux de première nécessité. Mais en l’espace de quelques semaines, après une augmentation constante avant, pendant et après la fête de Pâques, le prix du poulet de chair a fléchi pour s’établir à 10.000 ariary le kilo contre 15.000 voire 16.000 ariary, à des prix équivalents à ceux de la viande de porc et bœuf, il y a encore un mois.
«Le faible pouvoir d’achat, la sur-production et la baisse du prix des intrants expliquent cette baisse significative», selon les explications d’un responsable auprès de l’Inter profession aviaire de Madagascar (IPA).
La production est
importante
Chaque année, «Malagasy professionnels de l’élevage» (MPE) forme 500 éleveurs de poulet de chair. Fort de ses 29 ans d’expérience, cet établissement est une référence dans ce domaine. C’est dire que ce secteur, une véritable source de revenus, attire de plus en plus. C’est pourquoi des vendeurs à la fois éleveurs de poulet de chair, poussent comme des champignons dans la Capitale. D’où «le poulet de chair est actuellement en surproduction» indique l’IPA, qui a entrainé, entre autres, à cette baisse de prix.
D’après toujours les explications, la baisse des prix des intrants et matériels influe aussi sur les prix auxquels les éleveurs de poulet de chair vendent leur produit. Pour rappel, l’année dernière, le prix du maïs a connu une flambée, obligeant le pays à importer 45.000 tonnes pour répondre au besoin des éleveurs.
«A l’époque, beaucoup d’éleveurs ont été contraints d’arrêter suite à cette hausse de prix» explique l’IPA, «Mais aujourd’hui, comme la situation revient à la normale et ils reprennent peu à peu leur activité, ce qui explique cette surproduction» rajoute-t-il.
Par ailleurs, l’IPA déplore le fait que les éleveurs ne soient pas solidaires. «Chacun de son côté, ils ne sont pas unis». Au lieu de se regrouper au sein d’une coopérative, ils deviennent des concurrents et de ce fait, n’ont plus le dernier mot sur le prix de leurs produits.
Malgré cette baisse de prix, la consommation de poulet de chair par habitant, par an, reste faible à Madagascar qui est de 2,5 kilos, si la moyenne est de 13 kilos par personne selon les données de la FAO.
Luc Andriniaina