Lutte contre les trafics de ressources naturelles: la société civile appelle à une action plus forte

Les membres de la société civile regroupant l’Alliance Voahary Gasy (AVG), le Groupe d’étude et de recherche sur les primates de Madagascar (GERP) et le Collectif des organisations de la société civile des jeunes engagées de l’Atsimo Andrefana (COJEAA), lancent un appel à l’endroit des autorités et des acteurs politiques pour renforcer la protection des espèces sauvages et des bois précieux et combattre les trafiquants à tous les niveaux.

«Renforçons la protection des espèces sauvages et des bois précieux face aux corrompus et aux politiciens véreux », ont-ils lancé dans une déclaration commune samedi, tout en soulignant l’urgence d’agir face à la multiplication des cas de trafic d’animaux sauvages et de bois précieux, notamment à l’approche des élections.
Malgré les efforts fournis par les forces de l’ordre et de la société civile, les réseaux de trafiquants restent actifs et s’adaptent continuellement aux dispositifs de lutte déployés.
Le président du Conseil d’administration de l’AVG, Ndranto Razakamanarina, estime que « certains politiciens semblent être impliqués dans ces activités illégales, mettant en péril l’environnement et les ressources naturelles, pour financer leurs campagnes électorales ».
Le COJEAA exige de « la transparence totale sur les sources de financement des élections et soutient la limitation des fonds de campagne pour favoriser l’égalité des chances entre les candidats ».
Par ailleurs, le président du GERP, le Pr Jonah Ratsim­bazafy tire la sonnette d’alarme sur le commerce de viande provenant d’espèces sauvages protégées qui selon lui « persiste dans certaines régions, malgré les interdictions en vigueur ». Le collectif appelle les autorités à fermer ces restaurants qui servent de la viande des espèces protégées et à sensibiliser la population sur ce problème.

Quid des ressources financières et humaines ?

Concernant le trafic de bois précieux, ses membres de la société civile demandent à ce que l’application de la loi et les sanctions à l’encontre des contrevenants, y compris les politiciens impliqués, soit renforcée. Ils soulignent également la nécessité de doter le ministère de l’Environne­ment et du Développement durable (Medd) des ressources financières et humaines adéquates pour lutter efficacement contre ces activités criminelles.
Les membres de la société civile déplorent également le verdict du tribunal sur les procès liés aux affaires environnementales et appellent le pouvoir judiciaire à punir sévèrement les coupables. Ils proposent également le re­cours aux « Travaux d’intérêts généraux » pour restaurer les sites saccagés.
Le COJEAA lance ainsi un appel à tous les acteurs, en particulier aux détenteurs de pouvoir, pour prendre des mesures concrètes afin de protéger nos ressources naturelles. « Allons-nous marquer l’histoire ? Dans tous les cas, nous serons jugés par l’histoire », concluent ainsi les membres du COJEAA.

Arh.

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