Alors que nos soignants sont encore profondément plongés dans la lutte contre l’exercice illégal du métier de santé, un danger sanitaire est tout près de nos portes avec le choléra qui a déjà fait plus de cent morts aux Comores. Après trois mois de lutte, l’épidémie n’y est pas encore sous contrôle et la bactérie n’est pas encore éradiquée.
On peut donc craindre que la bactérie dépasse les frontières comoriennes. Effectivement, cette épidémie de choléra dans les îles sœurs de Mayotte et des Comores représente un danger pour la Grande île compte tenu de la proximité des foyers d’épidémie et des va-et-vient des populations dans cette zone de l’océan Indien.
Si de Mayotte, le danger est moindre, c’est des Comores qu’on a le plus à craindre car c’est là-bas que l’épidémie flambe avec plus de cent morts. Et il est certain que, tout comme dans le pays, les moyens sanitaires y sont insuffisants pour lutter efficacement et rapidement contre une épidémie aussi dangereuse que le choléra.
Mayotte, en tant que département français de l’océan Indien, bénéficie de l’appui du gouvernement français. Par exemple, comme le mode de transmission s’effectue notamment via des eaux contaminées par la bactérie, les autorités locales mahoraises continuent les distributions d’eau autant que nécessaires.
Par contre, les Comores doivent se débrouiller par leurs propres moyens. Ce qui sera aussi le cas pour Madagascar si jamais le choléra y arrivait. Or, d’aucuns ignorent les problèmes sanitaires dont souffre le pays : Insuffisance des centres de santé pour permettre de dépister et de diagnostiquer au préalable les éventuels cas de choléra pour donner les premiers soins nécessaires.
Quoi qu’il en soit, les autorités sanitaires nationales malgaches doivent être vigilantes sur les flux de déplacement des personnes à nos frontières, notamment sur le côté nord occidental du pays. Et le hasard fait bien les choses car la Conférence des ordres de la santé va se tenir à Mahajanga. Nos soignants pourront ainsi se rendre compte de visu des mesures prises en termes de prévention du choléra.
On ose espérer que ces mesures seront suffisantes et efficaces. Quoi qu’il en soit, l’un des rares aspects positifs de cette épidémie de choléra dans cette partie de l’océan Indien est qu’elle sera suffisamment dissuasive pour réduire, autant que faire se peut, les velléités ainsi que les tentatives d’émigration clandestine à destination de Mayotte. Un autre grand problème dans cette région. Mais ce n’est pas une certitude.
Aimé Andrianina