Les voyageurs, transporteurs et les coopératives sur les RN6 et RN5A, sont dans l’expectative. Cela fait déjà plus d’un mois que ces axes sont coupés à la circulation, pour cause de travaux de déviation à l’entrée du pont Ifasy et Mahavavy reliant Ambanja et Ambilobe, dont une partie a été emportée par le cyclone Gamane. Le ministère des Travaux publics a annoncé récemment que la réouverture sera pour bientôt.
Les travaux de déviation des RN6 et RN5A avancent comme prévu et seront achevés d’ici quelques jours. Sans donner de date précise, le ministre des Travaux publics a fait savoir que ces axes seront réouverts bientôt à la circulation. Entre-temps, la grogne des usages commence à se faire entendre.
« On demande la réouverture de routes et le rétablissement d’une liaison directe entre Antananarivo et le Nord du pays, dès que possible», a déclaré Tsiory R, gérante d’une société de coopérative à Andranobevava. Elle déplore une baisse du nombre de voyageurs. De plus, il faut faire deux transbordements avant d’arriver à Sambava. Pour compenser les coûts du transport, les coopératives ont établi deux tarifs, d’abord pour le trajet Antananarivo à Antsiranana qui coûte désormais 140.000 ariary et le trajet entre Antananarivo et Sambava à 180.000 ariary.
Une responsable d’une coopérative à Andranobevava opérant sur l’axe Nord, Valérie, confirme cette baisse du trafic et par ricochet du nombre de voyageurs. « Depuis la fermeture de la RN5A, on peine à remplir une voiture à chaque départ tous les mardis, jeudis et samedi. Des fois, on part avec deux ou trois places vacantes ».
Marchandises, les prix augmentent
« Suite à l’effondrement du pont Ifasy, l’acheminement des marchandises vers l’axe Sava se fait désormais par voie maritime. Les marchandises sont d’abord transportées par camion jusqu’à Toamasina, puis expédiées par bateau à destination d’Antalaha, où elles sersont ensuite récupérées par d’autres camions », selon les explications de Mika, responsable marchandise et camion.
« Cependant, cette méthode d’acheminement n’est plus rentable en raison de la dégradation des conditions météorologiques en mer. L’APMF ne délivre plus d’autorisation de navigation » selon lui. On compte 10 à 17 jours de retard de livraison.
D’ailleurs « le coût du transport maritime par traversée est de 40 à 60.000 ariary » selon Mika, sans compter le salaire pour les manutentionnaires dans les ports. « Ces opérations coûtent entre 450.000 et 500.000 ariary» rajoute notre source. « C’est pourquoi, le prix du transport a été revu à la hausse » conclut-il.
Luc Andriniaina