Mercredi des idées en goguette: On dit que les voyages forment la jeunesse

Faut-il interdire les voyages organisés au sein des écoles ? C’est un sujet qui mérite réflexion dans un con­texte où l’on entend, trop souvent ces derniers temps, des cas d’accidents de circulation. Récemment, un accident de la circulation est survenu lors d’une excursion organisée par un établissement scolaire sur la Route nationale 1. L’établissement avait décidé d’emmener ses élèves pour une sortie à Ampefy lorsque l’accident s’est produit. Bilan de l’accident : trois personnes décédées sur place et plusieurs autres blessés. Ce n’est pas la première fois qu’un tel accident survient et ce ne sera pas la dernière, malheureusement, tant que le niveau d’irres­ponsabilité continue de monter en flèche.
Il ne faut pas chercher loin pour trouver l’origine de ces accidents. C’est une conjugaison de raisons. Il suffit d’abord d’effectuer une investigation au­près des conducteurs dont une grande partie, pas tous certes, n’arrivent pas à se défaire de l’alcool et d’autres produits dopants. A cela s’ajoutent l’incivisme et l’intolérance sur la route. Aucun ne veut concéder lorsqu’il s’agit d’un dépassement et chacun veut aller plus vite que d’autre. Et pourtant, c’est en une fraction de quelques secondes que tout peut basculer.
Ensuite, il y a également l’état des véhicules, plus précisément les véhicules de transport. Comme en témoignent les « taxis be » de la capitale, une grande partie de ces véhicules ne répondent pas à la norme requise pour circuler librement que ce soit en zone urbaine, suburbaine ou régionale. Et malgré cela, dans la majorité des cas, ce sont ce genre de voiture que les établissements choisissent pour trans­porter les élèves. Et là, le risque d’accident n’est plus à démontrer.
Il faut également considérer l’état des routes dans ce paramè­tre. En réalité, il est évident qu’une grande partie des routes ne sont nationales que de par leur nom. Une grande partie se trouve dans un état de délabrement total. Il semblerait d’ail­leurs que 64 % des routes dans le pays sont en très mauvais état en raison du manque et d’absence d’entretien, mais aussi à cause des catastrophes naturelles qui sévit chaque année. Cette situation est loin d’être à l’avantage des usagers, et donc des associations et des établissements scolaires qui choisissent de sortir un peu de leur quotidien. Comme on dit, les voyages forment la jeunesse. Que ce soit en groupe ou seul, il est important que les élèves sortent un peu de leur confort au sein de leur établissement et s’ouvrent à d’autres horizons, pour qu’ils puissent comprendre un peu les réalités dans d’autres régions. C’est d’ailleurs l’objectif initial des voyages organisés. Il ne faudrait non plus que les bienfaits de ces déplacements soient occultés par des accidents causés par l’irresponsabilité de quel­ques-uns.
Cela étant, il est important de renforcer, encore plus, les suivis et contrôles des déplacements lors des déplacements organisés, en particulier lorsqu’il s’agit des établissements scolaires afin que des drames comme c’est le cas sur la RN1 récemment ne reproduisent plus. Il en va de l’avenir de notre jeunesse dont certains, à l’instar des grandes personnes, ne voient pas plus que le bout de leur nez.

Rakoto

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