Faire la queue

Le taux de bancarisation de la population est bien faible à Mada­gascar. C’est un fait. Et on espère que cette situation va s’améliorer au fil du temps avec les nombreuses nouvelles agences que les banques ouvrent partout dans le pays. Mais avec ce qui se passe dans une agence de banque sise sur l’avenue de l’Indépendance, on voit mal ce qui pour­rait bien changer les choses.
En effet, ce n’est pas avec la méthode de travail appliquée dans cette agence que l’on va attirer les gens à travailler avec une ban­que. C’est plutôt l’effet contraire qui risque de se produire. Il faut un tour et demi tours d’horloge pour effectuer une simple opération de retrait ou de versement d’espèces ! Autrement dit, il faut faire preuve de beaucoup de patience.
De quoi décourager tout client potentiel désirant y ouvrir un compte. On peut bien se demander ce qui serait passé si retirer de l’argent s’agissait d’une urgence, pour l’achat d’un médicament par exemple. Pourtant, ce n’est pas le fait que les clients qui soient très nombreux. Il y avait juste une dizaine de personnes.
Le moins qu’on puisse dire est qu’il s’agit d’un manque d’organisation. Tout d’abord, une seule caisse était fonctionnelle alors qu’on voit bien qu’il est prévu à l’intérieur de l’agence qu’il devrait y avoir
au moins 5 caisses. Ce n’est pas non plus un problème d’effectif car on a pu remarquer les nombreux va-et-vient des agents entrer et sortir de l’agence pour faire on ne sait quoi.
Toutefois, même si c’était un problème d’effectif, la banque n’a qu’à recruter de nouveaux collaborateurs. Ce ne sont pas les demandeurs d’emploi qui manquent en cette période où le taux de chômage au niveau national est certainement très élevé, autrement que ne l’indiquent les statistiques officielles. C’est un fait qui saute aux yeux sans avoir besoin de faire des sondages ou des enquêtes.
Toujours est-il qu’en attendant, il suffirait de renforcer, momentanément, les guichets de retrait ou de versement d’espèces d’un ou de deux éléments supplémentaires, juste le temps de résorber la longue
file d’attente. Qu’on le veuille ou non, un temps d’attente trop long don­ne une image négative de la banque vis-à-vis de ses clients et surtout des clients potentiels.
En fin de compte, on peut également se de­mander si cet état des choses n’est pas volontaire ? ne serait pas une politique commerciale de la banque de montrer que les guichets sont toujours remplis, preuve que la banque est très fréquentée. Rien ne se­rait plus désolant que de voir une agence bancaire vide, sans le moindre client auprès des guichets.
De toutes les façons, voir de longues files d’attente partout (devant les centres de distribution de vivres, les pompes d’eau…), n’est pas un fait nouveau dans le pays. A Madagascar, c’est toujours le même problème. C’est le triste destin des Malgaches. Pour quoi que ce soit, on est toujours obligé de faire la queue !

Aimé Andrianina

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