Les Etats-Unis doublent le financement des projets en faveur de l’environnement dans un contexte où l’Etat s’engage dans une lutte sans merci contre le trafic illicite d’espèces protégées et de ressources naturelles. Financés à hauteur de 41 millions de dollars, USAID Harena (trésor), USAID Riake (océan) et USAID Mizana (justice), ont été lancés officiellement, hier à Ivandry, à l’occasion d’un salon de partenaire de L’USAID.
A point nommé. L’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID), mobilise plus de fonds pour soutenir des projets sur l’environnement, en étroite collaboration avec le ministère de l’Environnement et du développement durable et celui de la Pêche et de l’économie bleue ainsi que les 20 partenaires et parties prenantes de l’USAID dans le domaine de la conservation et du développement durable. 41 millions de dollars sont consacrés aux trois projets d’envergure régionale, mis en œuvre pendant cinq ans, dans les régions Menabe, Atsimo-Andrefana, Atsimo-Atsinanana, Diana, Analanjirofo, Sava, Androy, Vatovavy et Fitovinany.
L’USAID Harena (trésor) porté par DAI, est un projet terrestre qui travaillera près des zones protégées, destiné à améliorer les moyens de subsistance, renforcer les efforts de conservation et réduire les menaces qui pèsent sur la biodiversité. L’USAID Riake (océan), mené par le Centre des ressources côtières de l’Université de Rhode Island, met l’accent sur la conservation marine et la planification spatiale tout en améliorant les moyens de subsistance côtiers. Le troisième projet, l’USAID Mizana (échelles de justice), est mis en œuvre par Alliance Voahary Gasy, en utilisant les outils de plaidoyer et les stratégies lutte contre la corruption, en vue d’améliorer la gouvernance environnementale.
Lors de cette cérémonie de lancement, Benjamin Skolnik, directeur du Bureau pour l’Environnement durable et le développement économique au sein de l’USAID/Madagascar, a déclaré que « Madagascar a une vision ambitieuse de son avenir. Travaillons ensemble pour atteindre notre objectif commun d’un environnement prospère et d’un Madagascar prospère. »
Dans la même ligne d’idée, Paubert Mahatante, ministre de la Pêche et de l’économie bleue, soutient que « ces projets, en particulier l’USAID Riake, vont nous permettre d’améliorer davantage les moyens de subsistance des communautés de pêcheurs locaux et de promouvoir une économie bleue durable, surtout que Madagascar dispose déjà d’un plan d’aménagement de la pêcherie grâce à la collaboration avec l’USAID.
Collaboration avec la Thaïlande
Pour sa part, Claire Pierangelo, ambassadrice des Etats-Unis à Madagascar a souligné qu’« en se basant sur les réalisations des anciens projets USAID Hay Tao et Mikajy, ces projets sont d’une importance capitale pour promouvoir une meilleure conservation et instaurer une bonne gouvernance de l’environnement à Madagascar. C’est surtout le cas face au contexte actuel marqué par le trafic d’espèces de tortues et de lémuriens qu’on vient de déjouer récemment en Thaïlande. Ce fléau constitue un vrai crime pour la génération future. Ces projets permettront à la Grande île de renforcer la collaboration avec le gouvernement thaïlandais et l’US Fish and Wildlife Service en vue de démanteler le réseau de trafiquants ».
De son côté, Max Andonirina Fontaine, ministre de l’Environnement et du développement durable, a soulevé que « l’enquête sur cette affaire se poursuit actuellement. Jusqu’ici, 18 personnes ont fait l’objet d’une arrestation, dont 8 sont déférées au parquet du Pôle anti-corruption. Nous travaillons étroitement avec les autorités thaïlandaises et l’US Fish and Wildlife Service ainsi que d’autres pays concernés qui nous fournissent de précieuses aides pour traquer les trafiquants. A noter qu’il s’agit d’un réseau international impliquant non seulement des Malgaches, mais également des trafiquants d’autres nationalités, notamment thaïlandaise, péruvienne, indonésienne et australienne ».
« Depuis 2013, le gouvernement américain a engagé près de 125 millions de dollars dans des programmes de lutte contre le trafic d’espèces sauvages et de bois précieux, de renforcement de la gouvernance des ressources naturelles, d’amélioration de la gestion forestière et marine, et de partenariat avec le secteur privé pour accroître les opportunités économiques des communautés locales à Madagascar », a rapporté l’ambassade américaine.
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