Triste sort

Brrrr, il fait vraiment froid dans la capitale. On peut penser que la situation est identique sur toutes les hautes terres du pays (Ambatolampy, An­tsirabe, Manjakan­driana…). Il faut reconnaître que le froid s’est rapidement installé sans le moindre avertissement. Il est vrai que c’est bien la période.
En conséquence, certains médias ont déjà fait la remarque que le prix des couvertures a enregistré une certaine hausse. Ce qui est bien compréhensible car les marchands ont toujours montré leur opportunisme. Ils ont bien le flair de sentir les bonnes affaires. Bien évidemment, le prix des vêtements chauds connaîtra également la même tendance.
Il est vrai qu’à Ma­dagascar, le thermomè­tre affiche rarement un chiffre en dessous de 0°. Pourtant, beaucoup d’étrangers qui sont passés à Madagascar pendant la saison froide soulignent que le froid dans la Grande île est difficilement supportable. Allez savoir pourquoi ? Il est vrai que le froid semble pénétrer jusqu’à la moelle des os quand il fait vraiment froid.
Il faut remarquer que le chauffage à l’électricité des maisons d’habitation est encore bien rare à Madagascar. D’ail­leurs, comment peut-il en être autrement quand on voit le prix exorbitant de l’électricité à Mada­gascar. La facture de la Jirama serait bien salée. Déjà, juste l’éclairage coûte les yeux de la tête.
On se demande d’ail­leurs si la compagnie nationale serait capable d’en fournir suffisamment si jamais la demande augmentait d’un coup. On peut émettre quelques doutes à ce sujet en raison des délestages qui sont toujours d’actualité. Et quand ces insuffisances se répètent et durent suffisamment long, c’est comme si on ne disposait pas du tout de l’électricité.
Quant au gaz, mieux vaut ne pas y penser vu le prix que cela coûtera. En fin de compte, le bois de chauffe est encore le plus utilisé et de nombreux foyers disposent d’une cheminée. Tou­jours est-il que, pour en tirer le meilleur profit, il faut que le bois soit bien sec. Ce qui n’est pas toujours le cas, malheureusement. On a donc le choix entre le froid et l’asphyxie (par fumée).
Quoi qu’il en soit, on ne peut pas manquer d’avoir une pensée à toutes ces personnes qui n’ont pas un toit au-dessus de leur tête et quatre murs pour les protéger du froid. Et ils sont nombreux, voire de plus en plus nombreux. On peut les voir déambuler dans tous les quartiers de la capitale à la recherche d’un abri sommaire hy­pothétique.
Toutefois, un toit et quatre murs ne suffisent pas toujours pour lutter contre le froid qui, on peut le penser, va encore s’accentuer dans les prochains jours. Pour que cette lutte soit bien efficace, il faut également avoir le ventre bien rempli. Seulement, tous ces mal lotis n’ont pas cette chance. Et les longues nuits de veillée dans le froid les entraînent à méditer sur leur triste sort.

Aimé Andrianina

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