Les esprits s’échauffent et les tensions bouillonnantes. Le contraire serait étonnant dans une telle circonstance. Les protagonistes des législatives s’accusent les uns les autres de fraude électorale et de violation des règles, alors que plus de 11,6 millions de votants ont été appelés au vote. Il y a de quoi être dans tous ses états. Les voix du peuple sont impénétrables, surtout dans les urnes. L’heure du jugement est venue et aucun des candidats n’y échappe.
En réalité, il faut s’attendre à ce genre de querelle monnaie courante, révélateur de ce « bras de fer » en dehors des urnes. Car avant de rafler la victoire, certains estiment aussi qu’il faut avant tout remporter la guerre des nerfs, quitte à porter des allégations et des accusations, à aller aux affrontements. Et, pour se faire respecter et afficher ses intentions de ne pas se laisser faire, certains sans vergogne n’hésitent pas à noyer le poisson et jouer les gros bras impitoyables. Tous les moyens sont bons quand ils sont efficaces.
Une fraude ni vu ni connu, est toujours possible, surtout qu’elle arrive à passer les mailles du filet. Dans ce cas, les candidats qui prétendent en être victimes, doivent apporter des preuves irréfutables au lieu de se livrer à des empoignades qui frisent le ridicule. Récemment, deux tentatives de falsification de listes électorales ont été déjouées à Soalala et Analalava. Un candidat de l’opposant est dans le collimateur des forces de l’ordre et un maire d’une commune rurale jeté en prison.
En tout cas, face aux suspicions, les craintes sont palpables de part et d’autre. Toutefois, des raisons pas suffisantes pour ne pas accepter les résultats en cas de défaite et pour dénoncer un scrutin entaché d’irrégularité.
Malgré l’optimisme affiché, on sent qu’au sein de chaque camp, il y a de l’angoisse dans l’air. Cette confiance en soi, se transforme en une méfiance extrême. L’avenir politique de chacun et de son parti, se joue dans les urnes. La peur au fond des urnes.
Andry R