Au fil des années, le Canal C3 est devenu un dépotoir de composantes électroniques, sans parler des déchets ménagers des Tananariviens.
Les analyses effectuées à travers le Projet de développement urbain intégré et de résilience (Produir) pour le Grand Antananarivo sur des boues du canal ont montré que sur 16 échantillons de métaux lourds, 7 sont considérés comme « écotoxiques » et dépassent le seuil de toxicité pour les êtres vivants. Les 9 autres sont considérés comme non « écotoxiques ».
« L’élément le plus récurrent en termes de teneur excessive est le plomb. Les échantillons ont révélé qu’il dépasse les valeurs seuils H14. Or, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe le plomb parmi les 10 produits chimiques gravement préoccupants pour la santé publique », a fait savoir hier l’expert en environnement au sein du Produir, Christian Rarivoson.
En effet, les activités artisanales et industrielles rejettent des effluents et des résidus à forte teneur en plomb dans le canal. Or les abords du C3 sont densément peuplés et cet ouvrage traverse de nombreux quartiers d’Antananarivo. D’après l’OMS, l’exposition au plomb peut causer l’anémie, l’hypertension, la déficience rénale et peut aussi avoir une incidence sur l’organisme, en particulier sur le système immunitaire et le système reproducteur.
Face à ce contexte, le curage du Canal C3 est donc essentiel pour la santé publique et devrait être accompagné d’une stratégie de gestion des déchets solides. « Au vu des problématiques de santé que peut générer la gestion des boues de curage, Produir s’est orienté vers l’évacuation des boues de curage sur un site alternatif dédié à leur confinement, dont la mise en œuvre est plus maîtrisable en termes technique, environnemental et social », a souligné Christian Rarivoson.
Sera R.