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Apparemment, le rapatriement des 1 069 tortues et 48 lémuriens malgaches saisis en Thaïlande rencontre des problèmes. Leur retour à Madagascar semble être compromis et on ne sait pas encore s’il aboutira ou non, du moins dans l’immédiat. En effet, les responsables thaïlandais exigeraient des tests ADN avant un accord de ra­patriement bien que ces animaux soient mon­­dialement reconnus comme étant des animaux endémiques à Madagascar.
Pourtant, le 1er mai, les responsables thaïlandais ont déjà reconnu que ces animaux provenaient de Mada­gascar à partir d’informations en provenance de l’étranger. Et le chef de la bande de trafiquants arrêté à Mada­gascar a également avoué que ces tortues et lémuriens provenaient bien de Madagascar avec des indications bien précises sur le lieu de sortie de ces animaux ainsi que l’endroit où s’est effectué le transbordement.
On se demande alors les raisons de cette réticence des autorités thaïlandaises à rapatrier ces animaux vers leur pays d’origine ? Ce qui serait conforme aux règles et lois internationales en matière d’animaux d’es­pèces rares. Entre autres explications, on peut avancer que ces animaux séquestrés en Thaïlande feraient l’objet de con­voitise. Rien qu’avec le nombre élevé de ces animaux, on pourrait déjà mettre en place un parc zoologique.
On peut penser que les responsables thaïlandais ne seraient pas in­sensibles à cette tentation car cela ferait sensation d’avoir des animaux exotiques sur place. C’est le rêve inavoué de tout responsable zoologique d’un pays. Et si un tel parc existait, cela attirerait certainement beaucoup de visiteurs autoch­tones ou étrangers. Ce qui constituerait un autre atout touristique pour un pays dont le tourisme pèse lourd dans l’économie.
D’un autre côté, cette exigence des responsables thaïlandais de faire des tests ADN ne serait qu’une forme de tracasserie administrative. Aut­rement dit, c’estune façon de faire comprendre aux responsables des fron­tières malgaches qu’ils doivent faire preuve de beaucoup plus de vigilance. Il faut reconnaître que les frontières malgaches sont une véritable passoire. On y entre et on en sort comme dans un moulin.
La réputation d’un pays s’y joue. Ce n’est pas toujours bien vu de la part de l’opinion internationale qu’un pays soit reconnu comme étant la destination de nombreux trafics. Effectivement, ce n’est pas la première fois que des trafics de toutes sortes organisés à partir de Madagascar aient été découverts en Thaïlan­de. Et du côté malgache, on pourrait bien penser que le rapatriement des produits objet de ces trafics est toujours facilité.
Quoi qu’il en soit, le contrôle, voire l’éradication de ces trafics est avant tout de la responsabilité des autorités malgaches. On sait bien que nos frontières sont trop étendues et qu’il est difficile de les surveiller en totali­té. Mais avec une meilleu­re organisation et une plus grande collaboration avec la population locale qui pourrait lancer les premières alertes, les ré­sultats obtenus seraient meilleurs.

Aimé Andrianina

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